Le diabète de type 2, qu’est-ce que c’est ?
Le diabète de type 2 est un diabète sucré (diabète mellitus).
Dans le diabète de type 2 :
les cellules du pancréas ne produisent plus assez d’insuline ;
le corps n’arrive pas à utiliser correctement l’insuline, il résiste à l’insuline.
Dès lors, la quantité de glucose dans le sang (glycémie) augmente. Et du glucose se retrouve dans les urines.
Si vous voulez en savoir plus sur la digestion des sucres, le glucose, l’insuline, la glycémie, l’hémoglobine glycosylée (hémoglobine glyquée, HbA1c), le prédiabète et le diabète en général, nous vous proposons de lire la Fiche Info Santé Diabète.
Quels sont les facteurs de risque du diabète de type 2 ?
Un facteur de risque de maladie est quelque chose qui augmente le risque de développer une maladie.
Les facteurs de risque de diabète de type 2 sont surtout des habitudes de vie ou des problèmes de santé. Il semble que c’est l’addition de plusieurs facteurs de risque qui entraîne un diabète de type 2.
Les facteurs de risque sont :
le surpoids ou l’obésité, qui augmentent l’insulinorésistance ;
les habitudes de vie :
l’intolérance au glucose, aussi appelé prédiabète ;
un déséquilibre des graisses dans le sang (trop de triglycérides ou pas assez de "bon cholestérol" (HDL)) ;
une tension artérielle trop élevée (hypertension) ;
une maladie cardiovasculaire ;
le stress ;
l’âge, généralement avoir plus de 40 ans ;
une origine espagnole, noire-africaine, jamaïcaine ou asiatique (Asie du sud-est ou Chine) (prédisposition génétique) ;
un diabète pendant une grossesse précédente (diabète gestationnel) ;
le syndrome des ovaires polykystiques ;
un diabète de type 2 dans la famille (prédisposition génétique).
A quelle fréquence ?
En Belgique, en 2023 et 2024, environ 7 adultes sur 100 ont un diabète. La grande majorité de ces personnes ont un diabète de type 2.
Très souvent, le diabète de type 2 passe inaperçu. Et c’est une prise de sang ou une complication du diabète qui permet de découvrir le diabète.
Le diabète de type 2 peut se manifester par les signes (symptômes) suivants :
Les symptômes comme la soif, ou devoir uriner souvent, apparaissent plus tard.
Ce sont les résultats de prise de sang qui permettent de poser le diagnostic. Le plus souvent, certainement si vous n’avez pas de signes de diabète, il faut répéter la prise de sang pour s'assurer du diagnostic.
Avant de demander une prise de sang, votre médecin peut vous poser des questions. Il ou elle peut aussi proposer de vous examiner.
Nous vous proposons de lire la fiche Diabète pour avoir plus d’informations sur comment est posé le diagnostic de diabète.
Que pouvez-vous faire ?
Avoir un mode de vie sain est très important. C’est important pour :
éviter un diabète ;
stabiliser votre diabète ;
diminuer votre risque d’avoir des complications du diabète ;
diminuer votre risque cardiovasculaire ;
augmenter votre espérance de vie.
Faire une prise de sang pour dépister un diabète ?
Si vous pensez que vous êtes à risque de développer ou d'avoir un diabète de type 2 (voir Quels sont les facteurs de risque du diabète de type 2 ?), parlez-en avec votre médecin généraliste.
Une alimentation saine et équilibrée
Pour les personnes qui ont un diabète de type de 2, une alimentation saine et équilibrée est particulièrement importante.
Ainsi, le régime méditerranéen, le régime nordique ou une alimentation végétarienne ou végane peuvent améliorer la glycémie et diminuer d’autres facteurs de risque cardiovasculaires. Un ou une diététicien·ne peut vous donner des conseils pour une alimentation adaptée à votre situation et à vos préférences alimentaires.
Une activité physique régulière
Avoir une activité physique régulière a de nombreux bénéfices sur la santé.
Une activité physique peut aussi aider à garder un poids sain, à se sentir plus heureux ou heureuse et plus décontracté·e. Elle augmente la sensibilité des cellules à l’insuline et aide donc à diminuer l’insulinorésistance.
Si vous vivez avec un diabète de type 2, l’activité physique peut diminuer votre risque d’avoir des complications de votre diabète.
Voici quelques conseils :
Essayez de bouger plus dans votre vie de tous les jours :
Marchez plus rapidement, prenez les escaliers, faites du vélo.
Trouvez une activité qui vous plait et qui vous convient, comme la danse, la natation, le jardinage ou le yoga.
Essayez, chaque semaine, de faire 150 minutes d’activité physique modérée :
En plus, si c’est possible pour vous, vous pouvez faire un peu de musculation, au moins 2 fois par semaine.
Un ou une kiné peut vous donner des conseils pour pratiquer une activité physique adaptée à votre situation et à vos préférences.
Votre médecin peut vous prescrire de l’activité physique. Des professionnel·les vous conseillent et vous aident alors à pratiquer une activité physique adaptée à votre situation.
Un poids santé
Si vous êtes en surpoids, perdre du poids peut faire diminuer votre glycémie, les graisses dans votre sang et votre tension artérielle. Si vous êtes en surpoids et que votre diabète est assez récent, perdre du poids peut même entraîner une rémission du diabète. On parle de rémission du diabète quand l’hémoglobine glycosylée diminue en-dessous de 6,5% pendant plus de 3 mois, sans médicaments. Grâce à la rémission, vous ne devrez alors plus prendre de médicaments contre le diabète.
Un premier objectif peut être de perdre 5 à 10% de votre poids. Ainsi, pour une personne qui pèse 100 kilos, l’objectif est de perdre 5 à 10 kilos.
Perdre 10 à 15% de votre poids peut permettre une rémission du diabète. Ainsi, pour une personne de 100 kilos, l’objectif, pour obtenir une rémission, est de perdre 10 à 15 kilos.
Si vous souhaitez perdre du poids, un ou une diététicien·ne peut vous conseiller. Un ou une kiné peut aussi vous donner des conseils pour pratiquer une activité physique adaptée à votre situation. Votre médecin peut aussi vous prescrire de l’activité physique.
Si vous vivez avec une obésité, une chirurgie de l’obésité (chirurgie bariatrique) peut être discutée avec une équipe spécialisée. Votre médecin généraliste peut vous conseiller.
Arrêter de fumer
Si vous fumez, il est important d’arrêter de fumer. En effet, fumer, comme le diabète, attaque les artères et augmente le risque d’avoir un problème au cœur ou aux artères.
Arrêter de fumer a de nombreux avantages. Nous vous proposons de lire notre Fiche Info Santé Arrêter de fumer. Vous y trouverez des conseils sur ce que vous pouvez faire pour arrêter de fumer et sur ce que les professionnel·les de la santé peuvent faire pour vous aider.
Limiter la consommation d’alcool
Idéalement, il vaut mieux ne pas boire d’alcool.
Si vous souhaitez boire de l’alcool, il est important de ne pas boire plus de 10 verres (unités) standards par semaine, et de les répartir sur plusieurs jours. Un verre standard contient 10 grammes d'alcool pur, cela correspond à :
250 ml de bière à 5 degrés, ou,
100 ml de vin à 12 degrés, ou,
30 ml de spiritueux à 40 degrés.
Il vaut mieux aussi garder quelques jours par semaine sans alcool.
Une consommation trop importante d’alcool a plusieurs conséquences négatives sur la santé. Par exemple, elle augmente le risque d’avoir un problème au cœur ou aux artères, au foie, au pancréas ou aux nerfs. Or, le pancréas et le foie sont nécessaires pour un bon équilibre du sucre, et le diabète augmente aussi le risque d’avoir un problème au cœur ou aux artères. En plus, l'alcool contient beaucoup de calories.
Mesurer sa glycémie
Si vous êtes dans un « Trajet de soins Diabète de type 2 » ou dans une « Convention diabète » et que vous suivez un traitement à l’insuline ou avec un analogue du GLP-1, vous recevez du matériel pour contrôler régulièrement votre glycémie : un lecteur de glycémie (glucomètre), des lancettes, des porte-lancettes (autopiqueurs) ou des tigettes. Les professionnel·les de la santé qui vous accompagnent vous expliquent comment utiliser le matériel et adapter votre insuline.
Vous pouvez alors vérifier vous-même votre glycémie. Cela peut vous permettre de mieux comprendre comment votre glycémie change en fonction de votre alimentation, de votre activité physique, de votre traitement ou d’une maladie par exemple. Et donc d’adapter votre alimentation, votre activité physique ou votre traitement.
Il existe plusieurs types de glucomètre. La mesure se fait toujours via une goutte de sang qui apparait après avoir piqué le bout d’un doigt.
Dans certaines situations, vous pouvez aussi bénéficier du remboursement d’un capteur qui mesure le taux de sucre sous la peau du bras ou du ventre et qui envoie le résultat sur un appareil de lecture, un smartphone ou une montre connectée. Votre médecin et votre mutuelle peuvent vous donner des informations sur ce remboursement.
Un suivi régulier de votre santé
Avec un diabète de type 2, il est encore plus important de bien traiter certains problèmes de santé et de faire régulièrement des contrôles de votre santé. Ainsi, il est important de :
consulter régulièrement votre médecin généraliste ;
consulter votre médecin spécialiste du diabète (endocrinologue-diabétologue) ;
prendre régulièrement les médicaments prescrits par vos médecins ;
consulter votre dentiste, au moins 1 fois par an ;
consulter un ou une spécialiste des yeux (ophtalmologue) 1 fois par an ;
se faire vacciner contre la grippe et peut-être contre le pneumocoque.
Si vous avez trop de tension (hypertension artérielle), suivez bien les conseils de votre médecin et prenez bien votre traitement pour diminuer votre tension artérielle.
Si vous avez trop de graisses dans le sang (cholestérol ou triglycérides), suivez bien les conseils alimentaires pour diminuer les graisses dans le sang.
Si vous avez un problème aux pied, consultez un ou une spécialiste des pieds (podologue).
Si vous souhaitez être enceinte, parlez-en avec votre médecin. En effet, il est important que votre diabète soit bien équilibré avant d’être enceinte.
Si vous êtes malade, consultez votre médecin. En effet, une maladie peut faire augmenter la glycémie, et certains médicaments doivent être arrêtés pendant une maladie.
Que peuvent faire les professionnel·les de la santé ?
Médecin généraliste, diététicien·ne, kiné, infirmier et infirmière, podologue, pharmacien·ne, médecin spécialiste du diabète, ophtalmologue, par exemple, sont les professionnel·les de la santé qui vous conseillent et vous accompagnent.
Votre médecin généraliste discute avec vous du suivi nécessaire et vous propose les aides dont vous avez besoin.
Traitement par médicament hypoglycémiant
Pour faire diminuer l’hémoglobine glycosylée, avoir un mode de vie sain est très important. C’est donc la première étape du traitement.
Si ce n’est pas suffisant pour faire diminuer votre glycémie, votre médecin prescrit un médicament, généralement, de la metformine.
Le traitement est proposé et adapté en fonction :
de votre santé globale, par exemple :
si vous avez des problèmes au cœur ou aux artères (problèmes cardiovasculaires) ;
si votre risque cardiovasculaire global est élevé ;
si vos reins fonctionnent moins bien ;
si vous vivez avec une obésité ;
de vos préférences ;
des effets indésirables possibles des médicaments ;
des situations qui pourraient vous empêcher d’utiliser le médicament (contre-indications), par exemple, une allergie ;
des effets sur votre hémoglobine glycosylée (hémoglobine glyquée ou HbA1c) ;
du prix des médicaments et des possibilités de remboursement.
Ainsi, si un médicament n’est pas suffisant pour diminuer votre hémoglobine glycosylée, votre médecin peut vous proposer de :
changer de médicament ;
utiliser 2 ou 3 médicaments différents ;
utiliser de l’insuline, seule, ou en plus du traitement.
Pour plus d’informations, nous vous proposons de lire :
Traitement par d’autres médicaments
Votre médecin généraliste vous prescrit généralement une statine pour diminuer votre risque cardiovasculaire global. La statine permet aussi de faire diminuer le cholestérol.
Votre médecin peut vous prescrire de l’aspirine si vous avez déjà eu un problème cardiovasculaire comme un infarctus ou un AVC. En effet, l’aspirine empêche les plaquettes de se coller les unes aux autres. Cela ralentit la formation de caillots dans le sang et diminue votre risque de faire un nouvel infarctus ou AVC. L’aspirine augmente aussi votre risque de saigner.
Un suivi régulier
En général, votre médecin généraliste vous propose une consultation tous les 3 à 6 mois. Si nécessaire, il ou elle peut vous voir plus souvent.
Ces consultations permettent de faire le point sur votre mode de vie : alimentation, activité physique, tabac et alcool.
Votre médecin vous pose des questions et propose de vous examiner pour :
savoir comment ça se passe avec les médicaments, et peut-être adapter votre traitement ;
rechercher des facteurs de risque cardiovasculaires ;
rechercher des signes de complications du diabète.
Ainsi, par exemple, votre médecin :
vous demande si vous faites des hypoglycémies ;
prend votre tension artérielle :
examine la peau de vos pieds pour savoir si vous avez un pied diabétique ;
passe avec un fin fil sur la plante de votre pied pour vérifier que vous sentez bien. Il ou elle teste aussi vos réflexes pour rechercher une neuropathie diabétique ;
vous pèse et calcul votre Indice de Masse Corporelle (IMC ou, en anglais, BMI).
Votre médecin prescrit généralement une analyse de sang pour doser l’hémoglobine glycosylée (HBA1c) et les graisses, et pour vérifier comment fonctionnent vos reins (à la recherche d’une néphropathie diabétique).
Le but du traitement global est de faire baisser l’hémoglobine glycosylée vers 7%. Cela dépend de chaque personne :
Si vous êtes jeune et en bonne santé et qu’on vient de poser le diagnostic, votre médecin peut vous proposer d’essayer de baisser en dessous de 6,5%.
Si vous êtes plus âgé·e, ou que vous avez des problèmes de santé, par exemple des complications de votre diabète, ou que votre diabète évolue depuis plus de 10 ans, votre médecin peut vous proposer d’essayer de baisser en dessous de 8% ou de 7,5%.
Votre médecin prescrit généralement une analyse d’urine, également pour vérifier comment fonctionnent vos reins (à la recherche d’une néphropathie diabétique).
Votre ophtalmologue examine votre rétine 1 fois par an à la recherche d’une rétinopathie diabétique.
Trajet de démarrage Diabète de type 2
Si vous avez un diabète de type 2, vous pouvez profiter d’un « Trajet de démarrage Diabète de type 2 ». Votre médecin généraliste coordonne votre suivi et vous prescrit les consultations chez d’autres professionnel·les de la santé. Vous avez droit à des consultations spécialisées et remboursées avec :
un ou une diététicien·ne spécialisé·e en diabète ;
un ou une kiné spécialisé·e en diabète ;
un ou une infirmier ou infirmière spécialisé·e en diabète ;
un ou une médecin spécialiste du diabète (endocrinologue-diabétologue) ;
un ou une spécialiste des pieds (podologue).
Ces professionnel·les de la santé peuvent :
vous donner des informations sur le diabète (séance d’éducation au diabète) ;
vous conseiller et vous accompagner pour :
trouver une alimentation saine et équilibrée qui vous convient, et si besoin, perdre du poids,
trouver une activité physique qui vous convient ;
vous prescrire les médicaments nécessaires.
Trajet de soins Diabète de type 2
Si vous utilisez de l’insuline ou si votre médecin pense que vous allez devoir passer à l’insuline, votre médecin généraliste et votre médecin spécialiste vous proposent de bénéficier d’un « Trajet de soins Diabète de type 2 ».
Vous pourrez alors :
Programme d’autogestion du diabète dans un centre spécialisé (Convention Diabète)
Dans certaines situations, par exemple :
si votre diabète s’aggrave et que vous avez besoin de plusieurs injections d’insuline par jour ;
si vous souhaitez être enceinte ;
si vous êtes en dialyse rénale,
votre médecin généraliste ou spécialiste vous propose un « Programme d’autogestion du diabète par un centre spécialisé » via une « Convention Diabète ». Certains centres spécialisés ont, en effet, passé une « Convention » avec l’INAMI.
Vous pouvez alors bénéficier, dans ce centre, de séances gratuites d’éducation au diabète ou de diététique. Quand vous consultez le ou la médecin spécialiste du centre, vous ne payez que la partie qui n’est pas remboursée par la mutuelle (le ticket modérateur). Vous pouvez aussi bénéficier du remboursement du matériel pour mesurer votre glycémie, par exemple un capteur de glycémie sous votre peau et l’appareil de lecture adapté.