Les tumeurs du cerveau et de la moelle épinière, qu’est-ce que c’est ?
Le système nerveux central se compose du cerveau et de la moelle épinière. Des tumeurs peuvent s’y développer. Les tumeurs sont des grosseurs ou masses qui se forment quand des cellules se multiplient anormalement. Ces tumeurs peuvent être cancéreuses (tumeurs malignes), ou non cancéreuses (tumeurs bénignes)
On ne connait pas les causes des tumeurs du cerveau et de la moelle épinière avec certitude. Un système immunitaire perturbé pourrait avoir un rôle. Les irradiations et certaines maladies comme la neurofibromatose augmentent aussi le risque de tumeur au cerveau et à la moelle épinière.
Il existe une centaine de sortes de tumeurs au niveau du système nerveux central. Les gliomes, les méningiomes et les neurinomes sont les plus fréquentes.
- Les gliomes sont des tumeurs de la glie. Les cellules gliales entourent, protègent et soutiennent les neurones, notamment en leur apportant les « aliments » (nutriments) nécessaires.
- Les méningiomes sont des tumeurs des méninges. Les méninges entourent le système nerveux central. Les méningiomes sont le plus souvent bénins.
- Les neurinomes sont des tumeurs de la gaine qui entoure les fibres nerveuses.
Souvent, les tumeurs du cerveau et de la moelle épinière sont des métastases qui proviennent de tumeurs situées ailleurs dans le corps.
Les chances de survie varient fort. Elles dépendent du type de tumeur et de l'âge de la personne.
Quelle est la fréquence des tumeurs du cerveau et de la moelle épinière ?
En Belgique, chaque année, on découvre une tumeur du système nerveux central chez presque 1000 personnes.
Sur 100 tumeurs, 3 à 4 sont des tumeurs du système nerveux central.
Sur 10 tumeurs du système nerveux central, 9 sont des tumeurs du cerveau.
Elles existent dans tous les groupes d’âge mais elles sont plus fréquentes chez les personnes de plus de 60 ans. Les tumeurs au cerveau sont très rares chez les enfants. Pourtant, elles sont la 2e cause de cancer chez eux, après les leucémies.
Signes d’une tumeur au cerveau
3 à 5 fois sur 10, une crise d'épilepsie est le premier symptôme d’une tumeur du cerveau.
Les maux de tête sont aussi présents, mais c’est rarement le seul symptôme. En cas de tumeur au cerveau, les maux de tête :
- s'aggravent progressivement ;
- apparaissent en position couchée et peuvent être tellement intenses que la personne se réveille ;
- s'aggravent quand la pression dans le cerveau augmente, par exemple lorsque la personne tousse ou éternue.
Les maux de tête s'accompagnent généralement de nausées et de vomissements.
Les maux de tête peuvent avoir de très nombreuses causes.
Les autres symptômes dépendent de l’endroit où se trouve la tumeur :
- une faiblesse musculaire dans certains groupes de muscles ;
- un ou plusieurs sens (par exemple, la vue) peuvent disparaître en partie ou complètement ;
- un saignement dans la tumeur peut provoquer des symptômes typiques d'AVC, comme la paralysie d’une moitié du corps par exemple ;
- une modification du caractère de la personne ou de sa façon d’agir : ses réactions peuvent devenir plus lentes, son attention peut être diminuée, elle peut avoir une attitude absente et des difficultés à se concentrer. Parfois, son humeur change, elle devient indifférente ou apathique ou se fâche vite. C'est principalement l'entourage qui se rend compte de tous ces changements.
Signes d’une tumeur de la moelle épinière
Une tumeur de la moelle épinière entraîne surtout des modifications dans les capacités à bouger ou à ressentir :
- en cas de modifications dans les capacités à bouger (déficit moteur), certains mouvements sont difficiles ou même impossibles à cause d’une paralysie de certains muscles ;
- en cas de de changements dans les capacités à ressentir (déficit sensitif), la personne n’a plus les mêmes sensations. Cela se manifeste dans le toucher, le ressenti de la chaleur et du froid, la douleur ou encore la pression.
Signes en cas de métastases
Lorsqu’une tumeur cancéreuse s’est développée dans un organe, des cellules cancéreuses peuvent s’en échapper. Ces cellules vont alors s’installer dans un autre organe. C'est une métastase.
Si une métastase s’installe dans le cerveau, la personne présente aussi les symptômes de la tumeur d’origine.
Dans la plupart des cas, une métastase dans le cerveau provient d’une tumeur du poumon, du sein ou de la peau (mélanome).
Au début, le diagnostic n’est pas toujours facile. Votre médecin peut penser à une tumeur au cerveau si les symptômes s'aggravent progressivement et ne s'amélioreront pas avec un traitement.
Il pose alors différentes questions et peut réaliser un examen neurologique. S’il constate des anomalies et pense à une tumeur au cerveau. Il oriente alors vers un médecin spécialiste du système nerveux (neurologue) qui demandera des examens complémentaires comme une imagerie par résonance magnétique (IRM ou RMN) et, en cas d'urgence, un scanner (CT scan).
Que peut faire votre médecin ?
Le traitement se fait toujours à l’hôpital, dans un service spécialisé.
Il est souvent nécessaire de réduire d’abord la pression dans le cerveau. Pour y parvenir, le médecin prescrit :
- des médicaments qui font uriner (diurétiques) pour éliminer le liquide dans le cerveau ;
- de la cortisone pour diminuer le gonflement lié à l’inflammation.
Ensuite, si cela est nécessaire, un chirurgien spécialisé (neurochirurgien) retire la tumeur. Le succès de l’opération dépend :
- des caractéristiques de la tumeur ;
- de l’endroit où elle se trouve ;
- de sa taille ;
- de son mode de croissance ;
- de l'âge de la personne atteinte de la tumeur ;
- de son état général.
Les tumeurs situées sur les couches extérieures du cerveau sont plus faciles à atteindre ; plus la tumeur se trouve au centre, plus il est difficile de la retirer complètement. C’est pour cette raison que le médecin prescrit d'autres traitements, comme la radiothérapie ou la chimiothérapie. C'est presque toujours le cas pour les métastases.
Quand la tumeur se trouve dans la moelle épinière, il est plus facile de la retirer.
Quel est le suivi après le traitement d’une tumeur au cerveau ou à la moelle épinière ?
Si les chances de récupération sont bonnes, la personne va en centre de revalidation spécialisé. La tumeur et le traitement sont en effet souvent responsables de difficultés à bouger, de perturbations des sensations et de difficultés de concentration.
Dans ce centre de revalidation, la personne peut être aidée par :
- un kinésithérapeute pour récupérer de la mobilité ;
- un ergothérapeute pour l’aider dans ses activités quotidiennes ;
- un logopède pour l’aider à parler ;
- un psychologue pour elle et ses proches ;
- un assistant social.
Après le traitement, la personne est suivie pendant plusieurs années. Elle doit consulter régulièrement le spécialiste afin de pouvoir détecter rapidement une récidive.