Oleksandr Shchus
La psychose aiguë est un état mental dans lequel une personne perd complètement ou en partie le contact normal avec la réalité. Les symptômes peuvent divers et variés. L’adjectif « aigu » veut dire que les symptômes apparaissent tout d’un coup. Les principaux symptômes psychotiques peuvent survenir séparément ou en même temps.
Les délires sont des pensées ou idées tenaces, sur soi-même ou sur son entourage, qui ne correspondent pas à la réalité. La personne atteinte de psychose ne remet pas ces délires en question ; elle n’est pas capable de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Il existe différents types de délires, tels que :
Le délire de persécution, lorsque la personne pense être suivie en permanence ou faire l’objet d’un complot ;
Le délire de grandeur (ou mégalomanie délirante), lorsque la personne pense être une figure religieuse importante (le Christ, par exemple) ou un personnage célèbre (Napoléon, par exemple).
La personne peut également percevoir (entendre, voir, sentir, ressentir...) des choses qui n’existent pas. C’est ce que l’on appelle des hallucinations. Les hallucinations les plus courantes sont auditives (la personne entend des voix) et visuelles (la personne voit des personnes imaginaires).
Un troisième symptôme caractéristique de la psychose est la confusion : la personne n’est pas capable de tenir un discours cohérent ou oublie tout à coup ce qu’elle était en train de faire.
Une psychose aiguë peut être une affection à part entière ou faire partie d'un problème psychiatrique complexe plus vaste.
Elle peut aussi être la conséquence d'une maladie physique, de la prise de certains médicaments ou de symptômes de sevrage (par exemple après une consommation excessive de drogues ou d’alcool).
De même, un grave manque de sommeil peut déclencher ou aggraver des symptômes psychotiques, car l’insomnie entraine souvent une (sur)stimulation des sens et des fausses perceptions.
Une psychose aiguë peut faire peur aux proches parents et amis de la personne en question. D'autant plus lorsqu'il s’agit d'une première période de psychose.
Soyez vigilant lorsqu’un adolescent change de comportement. Il s'agit souvent d'un premier signe qui suggère une psychose. Les premiers signes de la maladie sont également connus sous le nom de « prodromes » (symptômes de début d'une maladie ou d’une crise aiguë). Ils sont difficiles à reconnaître, surtout chez les adolescents, chez qui il n’est pas simple de différencier un comportement « normal » en période de puberté d’un problème psychique sous-jacent. Les prodromes ne peuvent donc être confirmés qu’après coup. Voici quelques exemples de prodromes :
Anxiété ;
Dépression, sautes d'humeur, irritabilité ;
Absence d’émotion, de motivation, d’enthousiasme ;
Troubles de la concentration ;
Troubles du sommeil ;
Diminution du fonctionnement, rupture des relations ;
Perception altérée des formes, de l’espace et des sons, méfiance.
Toutes les personnes qui présentent des prodromes ne développent pas une psychose, loin de là. Le risque de psychose se marque notamment chez les jeunes qui ont un parent direct psychotique et qui présentent eux-mêmes des symptômes psychiques associés à une diminution des performances.
Les personnes atteintes de schizophrénie souffrent de psychoses persistantes ou à répétition. En cas de psychose, des symptômes positifs et négatifs sont possibles.
Parfois, les personnes psychotiques vivent des expériences exceptionnelles et remarquent des choses extraordinaires (symptômes positifs). Elles souffrent d’hallucinations et de délires, ou sont confuses.
Pendant l’intervalle entre deux épisodes de psychose, les personnes atteintes de schizophrénie ne fonctionnent pas non plus comme tout le monde. Elles ont souvent moins d’énergie, sont passives, se laissent aller, ne prennent plus contact avec leurs amis, sont centrées sur elles-mêmes et se sentent vides et tristes. Il s'agit de symptômes négatifs.
Chez un adolescent, le diagnostic de schizophrénie ne peut être posé qu'après une année de suivi.
Un trouble affectif est parfois accompagné de psychoses caractérisées non seulement par les délires et les hallucinations, mais surtout par les troubles de l'humeur et les troubles émotionnels. Il est alors question de psychoses maniaques et dépressives.
Les symptômes dépressifs sont les suivants :
Fatigue, manque d’énergie,
Changements d’habitudes en matière de sommeil,
Irritabilité, hostilité,
Isolement, mélancolie,
Épuisement physique,
Sentiments d’inutilité,
Sentiments de culpabilité et remords,
Désespoir,
Pensées suicidaires et tentatives de suicide.
Les symptômes maniaques sont plutôt les suivants :
Euphorie,
Hyperactivité,
Activité sexuelle débordante,
Irritabilité, agressivité,
Symptômes physiques : manger beaucoup trop, transpirer.
Une psychose est dite « organique » lorsqu’elle est clairement due à une cause physique. La plupart du temps, il s'agit d’un abus de substances. La consommation ou l'arrêt soudain de drogues ou d’alcool peut ainsi entraîner une psychose. Certaines drogues sont même utilisées expressément pour déclencher des hallucinations (LSD, champignons hallucinogènes). Dans ce cas, le consommateur est généralement conscient que ce sont les drogues qui provoquent les hallucinations. Il n’est donc pas question de psychose. En revanche, les personnes qui y sont prédisposées génétiquement peuvent développer une psychose lorsqu’elles consomment du cannabis. Une tumeur dans le cerveau, une épilepsie, une hémorragie dans le cerveau et une inflammation du cerveau (encéphalite) peuvent également être à l’origine d’une psychose.
Le médecin généraliste peut suspecter une psychose chez un adolescent qui a changé de comportement comme une diminution du fonctionnement ou un comportement destructeur. Dans ce cas, il peut poser des questions sur la présence de symptômes psychotiques. Si les réponses confirment son soupçon, il peut orienter l’adolescent vers un psychiatre pour des examens complémentaires.
Face à un changement de comportement chez l’adolescent, il est important de rester vigilant et de demander l'aide d'un médecin sans trop attendre lorsque la situation menace de dégénérer. Dans certaines situations d'urgence, il est parfois nécessaire de placer le jeune au plus vite dans un environnement spécialisé et protégé.
La psychose chez l’adolescent est une problématique spécifique, qui nécessite un traitement psychiatrique. Le médecin généraliste vous orientera donc vers un psychiatre ou, dans les cas sévères, demandera une hospitalisation. Dans certaines situations très graves, il peut estimer nécessaire d’avoir recours à une équipe mobile de crise. Cette équipe intervient d’urgence à domicile pendant une courte durée. Votre médecin généraliste pourra vous fournir plus d’informations à ce sujet.
Le traitement à long terme est intensif, demande beaucoup de temps et associe un traitement médicamenteux à un suivi psychothérapeutique. L’objectif du traitement est de permettre à l’adolescent de retrouver le fonctionnement le plus normal possible et d’éviter les rechutes. Sa réussite passe par un bon réseau de soins, composé sur mesure pour le jeune atteint de psychose et impliquant sa famille et son entourage. S’il est également question d’abus de drogues, d’alcool ou d’autres substances, ce problème doit également être pris en charge.
Guide de pratique clinique étranger
‘Psychose chez l'adolescent’ (2000), mis à jour le 23.08.2017 et adapté au contexte belge le 05.11.2019 – ebpracticenet
Étape 1 sur 6
Les sentiments dépressifs sont fréquents chez les adolescents. Généralement, ils passent. Mais parfois, ces sentiments dépressifs évoluent en une véritable dépression. Bien reconnaître les signes peut permettre d'apporter de l'aide au bon moment.
Le trouble bipolaire est également connu sous le nom de trouble maniaco-dépressif. Dans cette maladie psychiatrique, la personne a de grands changements d'humeur. Elle vit des périodes de forte dépression qui vont vers des périodes de joie intense.
Quand une personne souffre de psychose aiguë, elle peut avoir des délires, des hallucinations ou de la confusion. Ces symptômes apparaissent tout d'un coup, séparément ou en même temps.
La schizophrénie est un trouble psychiatrique qui dure dans le temps. Le patient peut présenter des épisodes de psychose (il ne voit plus tout à fait la réalité telle qu'elle est). Entre ces épisodes, la personne peut se sentir bien ou avoir d'autres symptomes.
La psychothérapie a pour but de traiter des problèmes psychiques et psychosomatiques. Pendant des discussions avec la personne, le médecin ou le psychothérapeute l'amène à accepter ses sentiments douloureux ou à s'adapter à des situations difficiles.
