De quoi s’agit-il ?
La schizophrénie est un trouble psychiatrique grave et chronique. Elle appartient à la classe des troubles psychotiques. Une psychose est un état mental dans lequel une personne perd le contact avec la réalité.
La schizophrénie est caractérisée par des épisodes de psychose. Entre deux épisodes, une personne atteinte de schizophrénie peut être pratiquement asymptomatique. Malgré tout, l’individu qui souffre de schizophrénie fonctionne souvent moins bien en raison des symptômes dits négatifs :
Négligence envers soi-même, le travail et les contacts sociaux ;
Manque d’énergie, sensation de vide et humeur maussade ;
Problèmes de concentration et difficultés à prendre des décisions.
Causes de schizophrénie
La prédisposition joue le rôle le plus important dans l’apparition de la schizophrénie. Il s'agit vraisemblablement d'un trouble du développement du cerveau, qui survient pendant la grossesse. On a trouvé, chez des patients atteints de schizophrénie, des anomalies au niveau du cerveau qui les empêchent de traiter de manière optimale les informations qu’ils reçoivent du monde extérieur. La schizophrénie est en partie héréditaire.
Chez les personnes prédisposées à la schizophrénie, les facteurs suivants peuvent déclencher la survenue de l’affection :
Chez qui et à quelle fréquence ?
La schizophrénie se manifeste généralement chez les jeunes adultes. Elle est aussi fréquente chez l'homme que chez la femme. Les hommes développent généralement l’affection plus tôt que les femmes.
Bien que l'hérédité soit le principal facteur de prédisposition, la schizophrénie ne touche que peu de parents proches.
Chaque année, le diagnostic de schizophrénie est posé chez 2 personnes sur 1 000. Au total, 5 à 15 personnes sur 1000 souffrent de l’affection.
La schizophrénie est caractérisée par
la phase qui précède la maladie (stade prodromique) ;
les épisodes de psychose (psychose aiguë) ;
les périodes entre les épisodes de psychose.
Stade prodromique
L’anxiété et l’humeur dépressive sont souvent présentes à ce stade.
Les premier signes (légers) d’une psychose peuvent se manifester :
Sensation de changement au niveau de sa propre personne ou de son environnement ;
Sentiment de persécution (délires) ;
Illusions et hallucinations de courte durée.
Les contacts sociaux sont moins recherchés.
Les symptômes empêchent un bon fonctionnement quotidien, professionnel et privé.
Psychose aiguë
À ce stade, les symptômes dits positifs prennent le dessus :
Hallucinations auditives, physiques, olfactives ou gustatives ;
Délires (délire de persécution, paranoïa) ;
Incohérence (arrêt du flux de la pensée et associations anormales).
Périodes entre les épisodes de psychose
À ce stade, les symptômes négatifs prennent le dessus :
Vous n’avez pas vraiment envie de parler.
Vous avez peu d’énergie.
Vous ne ressentez aucun plaisir.
Vous avez peu de sentiments et vos émotions sont incohérentes.
C’est le psychiatre qui pose le diagnostic de schizophrénie. L’une des conditions est que les symptômes soient présents depuis au moins un mois et qu’ils empêchent le bon fonctionnement de la personne.
En collaboration avec une équipe multidisciplinaire, le psychiatre vous posera des questions (ainsi que votre famille) et réalisera un examen physique et neuropsychologique. Une prise de sang sera réalisée pour exclure la consommation de stupéfiants et les affections qui peuvent causer une psychose (par exemple certains problèmes neurologiques et hormonaux).
Que peut faire votre médecin ?
Traitement et accompagnement
Le traitement est de longue durée et repose sur une relation de confiance entre la personne atteinte de schizophrénie et son thérapeute. Il consiste en une combinaison de thérapies psychosociales (l'accent étant mis sur la thérapie cognitivo-comportementale) et de médicaments.
Le traitement poursuit les objectifs suivants :
L’accompagnement se fait de préférence à domicile, en impliquant la famille et les proches.
Médicaments
Les antipsychotiques diminuent principalement les symptômes ‘positifs’. Ces médicaments ont de nombreux effets indésirables. Ces effets indésirables rendent parfois difficile le suivi correct du traitement. Le médecin surveillera le traitement de près. Il ajoutera parfois temporairement un autre médicament. Si nécessaire, il changera de médicament ou de dose. Le médecin contrôlera régulièrement les valeurs sanguines, le poids, la taille et le tour de taille.
Si une dépression ou un trouble anxieux vient s’ajouter, la prise d’antidépresseurs ou un bref traitement par calmants peut être nécessaire. Il faut parfois utiliser des médicaments qui stabilisent l'humeur (par exemple le lithium).
Hospitalisation
Une hospitalisation peut être indiquée dans certaines situations :
Épisode sévère de psychose paranoïde et agressive ;
Hallucinations ou délires intenses ;
Pensées suicidaires concrètes ;
Situation intenable à domicile.
Dans certains cas, la personne atteinte de schizophrénie peut être hospitalisée sans son accord (admission forcée).
Réadaptation
La réadaptation se fait généralement dans un centre spécialisé, où la priorité est donnée à l’apprentissage et l’exercice des compétences sociales et à l'orientation professionnelle.
Lorsque l’affection est sous contrôle, le suivi peut être assuré par le médecin généraliste. Au besoin, le psychiatre sera à nouveau consulté.