Une dépression, qu'est-ce que c'est ?
La dépression est un état mental caractérisé par une humeur triste ou une perte d’intérêt ou de plaisir envers presque toutes les activités de la vie de tous les jours. Ces signes (symptômes) se manifestent pratiquement tous les jours, pendant une grande partie de la journée. Généralement, on parle de dépression quand les symptômes durent depuis au moins 2 semaines.
D'autres signes (symptômes) sont possibles :
une prise de poids ou une perte de poids involontaire ;
une augmentation ou une diminution de l’appétit ;
des problèmes de sommeil, par exemple, de l'insomnie, ou des difficultés à rester éveillé·e (somnolence) ;
une fatigue ou un manque d’énergie ;
la personne est agitée ou est moins active qu’à son habitude ;
la personne se sent inutile ou se sent coupable ;
la personne a du mal à réfléchir ou à se concentrer ;
la personne a des pensées très sombres ou des idées suicidaires.
Une personne peut avoir certains de ces signes de manière passagère. On parle alors de symptômes dépressifs. Nous en souffrons presque tous un jour ou l’autre, par exemple, lors du décès d'une personne proche.
On parle de dépression quand :
Et ces symptômes :
sont présents depuis un certain temps ;
perturbent le fonctionnement de la personne dans la vie de tous les jours ;
ne sont pas causés par une autre maladie ou par la consommation de substances qui agissent sur l’état mental, par exemple, l’alcool ou des drogues illégales.
Formes de dépression
Le ou la médecin détermine s'il s'agit d'une dépression légère, modérée ou sévère en évaluant les symptômes et leurs conséquences sur la personne. Ce n'est pas toujours facile. D’autres facteurs peuvent intervenir, tels que d’autres problèmes de santé, la prise de médicaments, un abus de substances ou des facteurs de risque. Le ou la médecin tient également compte d'un potentiel risque de suicide.
Il existe aussi des formes particulières de dépression :
la dépression du post-partum, dans laquelle une personne souffre de dépression après son accouchement ;
la dysthymie :
la dépression hivernale :
la dépression psychotique :
Chez qui et à quelle fréquence ?
La dépression est assez fréquente. Elle touche environ 8 personnes sur 100. Elle est 1,5 à 2 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.
Une dépression peut se manifester de différentes manières. Mais il y a toujours 1 de ces 2 signes :
Vous pouvez également avoir d’autres signes (symptômes) :
Vous n’avez plus envie de manger ou vous mangez trop, donc vous perdez ou vous prenez du poids.
Vous dormez mal ou vous dormez beaucoup.
Vous vous sentez lent·e et fatigué·e ou, au contraire, agité·e.
Vous avez plus de difficultés à vous concentrer, par exemple, pour lire ou pour regarder la télévision. Chaque décision, même une décision simple, est plus difficile à prendre.
Vous vous sentez coupable ou inutile.
Vous pouvez avoir le sentiment que la vie est difficile et parfois même avoir des pensées très sombres, des idées suicidaires.
Si plusieurs de ces symptômes persistent pendant une longue période, on parle de dépression. Une dépression peut perturber votre vie de tous les jours, vos tâches habituelles, vos temps libres et votre travail.
Beaucoup de personnes ne se rendent pas compte de leur humeur dépressive. Elles ont un sentiment de mal-être mais sans pouvoir le définir comme une « dépression ». Cela peut être utile de prendre connaissance des symptômes possibles d’une dépression pour mieux comprendre ce qui arrive et savoir comment réagir.
Que pouvez-vous faire ?
Une dépression, c'est fréquent et cela peut arriver à tout le monde. Ne rester pas seul·e avec vos pensées. Demandez de l’aide.
Voici quelques conseils :
Parler de sa dépression
Le fait d’en parler, avec votre médecin généraliste, mais aussi avec les membres de votre famille ou vos ami·es, fait souvent du bien. Expliquez-leur ce que vous ressentez et ce que signifie une dépression.
Vous allez peut-être développer des pensées négatives envers vous-même. La déception, la tristesse et la colère peuvent renforcer ce sentiment négatif. Osez parler de ce que vous ressentez. Laissez-vous du temps pour gérer vos émotions.
Objectifs réalistes
Ne soyez pas trop exigeant·e avec vous-même. Évitez, par exemple, de vous imposer un rétablissement rapide ou un retour à la normale trop rapide dans votre travail. Au début, concentrez-vous plutôt sur les tâches simples et pratiques de la vie de tous les jours. Définissez des objectifs réalistes.
Rythmez votre vie
Essayez d'avoir un rythme normal dans votre vie : essayez de vous lever, de manger et de vous coucher à des heures régulières et raisonnables.
Evitez l'alcool et les drogues
Evitez de consommer de l'alcool ou des drogues illégales. Ces substances calment ou cachent temporairement les sentiments négatifs, mais elles empêchent un bon rétablissement à long terme.
Distraction
Essayez de vous distraire en pratiquant des activités que vous trouvez agréables ou relaxantes. Ne restez pas seul·e à la maison. Aller dehors, pratiquer une activité physique, peut vous aider à vous sentir mieux.
Bouger
Pratiquez régulièrement une activité sportive, par exemple, la marche, la course, le vélo :
30 minutes d’activité physique, 3 fois par semaine, pourraient déjà vous aider à vous sentir moins déprimé·e et plus en forme.
Choisissez un sport que vous aimez.
Si vous avez des problèmes de sommeil, l’exercice régulier peut vous aider à retrouver de bonnes nuits de repos.
Travail
Si possible, essayez de continuer à travailler, à temps partiel, par exemple 2 demi-journées par semaine. Discutez-en éventuellement avec un ou une médecin du travail.
Que peut faire votre médecin ?
Plan de traitement multidisciplinaire
Le traitement est toujours multidisciplinaire. Il s'agit d'une collaboration entre la personne qui a une dépression, son ou sa médecin généraliste, un ou une psychologue et, éventuellement, un ou une infirmière à domicile, un ou une kinésithérapeute, la famille et les aidants proches.
En cas de dépression légère et modérée, un plan de traitement est établi, avec une structure journalière et un plan d'activité, et est soutenu par un accompagnement psychologique. La méthode privilégiée est la thérapie cognitivo-comportementale. Elle se base sur la modification des façons de se comporter.
L’objectif est de vous faire reprendre des activités selon un calendrier précis. Vous sortez ainsi de votre manque d’entrain et de votre dépression, et vous vous intéressez de nouveau aux activités ordinaires de la vie de tous les jours. Vous réapprenez à les apprécier.
Le ou la médecin, le ou la psychologue, vous accompagnent et vous revoient régulièrement, par exemple toutes les 2 semaines, en fonction de la gravité de la dépression.
Médicaments et psychothérapie
En cas de dépression légère à modérée, un traitement avec des médicaments n'est généralement pas nécessaire. Une psychothérapie est, de préférence, proposée. Chez certaines personnes dépressives qui ont, par exemple, de l'anxiété ou des problèmes de sommeil, un somnifère est parfois prescrit pendant une courte période en début de traitement. Si c'est possible, la personne prend alors le somnifère pendant maximum 1 semaine, pour limiter les effets indésirables.
En cas de dépression sévère, un antidépresseur est presque toujours proposé.
Traitement par antidépresseur
L’objectif des médicaments est d'améliorer les symptômes de la dépression.
Il faut parfois attendre jusqu'à 6 semaines pour remarquer l'effet des antidépresseurs.
S'il n'y a pas d'amélioration, votre médecin peut proposer d'augmenter la dose ou proposer un autre type d'antidépresseur.
A partir du moment où vous commencez à vous sentir mieux, vous devez continuer à prendre votre traitement médicamenteux pendant plusieurs mois, par exemple, 6 à 9 mois.
La dose est définie au cas par cas :
Si elle est trop faible, elle n'aura pas d'effet.
Si elle est trop forte, elle n'aura pas plus d’effet mais provoquera, par contre, plus d'effets indésirables.
En cas d’arrêt du traitement médicamenteux, cela se fait toujours de manière progressive. Votre médecin propose de diminuer la dose petit à petit, sur plusieurs semaines, et surveille si des symptômes de dépression réapparaissent. Si vous n'arrivez pas à vous passer du médicament, il ou elle peut réaugmenter la dose, si nécessaire.
Orientation vers le spécialiste
Votre médecin peut vous orienter vers un ou une psychiatre, par exemple :
en cas de doute sur le diagnostic ;
en cas de difficultés au niveau du traitement, par exemple, si l'effet du traitement est insuffisant ;
en cas de risque de suicide ;
en cas d'incapacité de travail de longue durée.
Dans des situations très graves, par exemple, des tendances suicidaires ou une personne qui n'est plus capable de prendre soin d'elle dans la vie de tous les jours, le ou la médecin peut demander une hospitalisation.
Suivi
La qualité et la rigueur du suivi assuré par le ou la médecin et les autres professionnel·les de la santé sont très importantes. Assurez-vous de vous sentir en confiance avec les professionnel·les de la santé qui vous accompagnent et de pouvoir leur parler de tout. Une bonne relation de confiance est essentielle.