De quoi s’agit-il ?
La perte involontaire de selles (incontinence fécale) se rencontre dans toute une série de maladies :
Chez qui et à quelle fréquence ?
L'incontinence fécale est plus fréquente chez les personnes âgées, mais un pourcentage important des personnes atteintes sont en âge de travailler. Environ 2 à 3 personnes sur 100 sont atteintes d'incontinence fécale.
On estime que des pertes involontaires de selles arrivent au moins une fois par semaine chez 5 % des personnes âgées de 50 ans ou plus, chez plus de 10 % des personnes âgées de 70 ans ou plus, et chez plus de 20 % des personnes âgées de 80 ans ou plus.
Le groupe le plus touché sont les femmes plus âgées. Elles forment un groupe plus vulnérable que les hommes, à cause de la structure de leur plancher pelvien et parce qu'elles souffrent davantage de constipation.
Une perte involontaire de selles peut survenir après avoir ressenti un besoin urgent lorsqu’on n’est pas arrivé aux toilettes à temps. Elle peut aussi être déclenchée par une augmentation de la pression dans le ventre, par exemple en éternuant, en toussant ou en riant. Il existe également des formes d’incontinence qui mélangent les deux types de mécanisme (formes mixtes).
Le médecin commence par vous demander quels médicaments vous prenez (par exemple, des laxatifs), il vous questionne sur la nature de la perte de selles (fréquence, consistance dure ou molle), et il vous demande s’il y a aussi des pertes d’urine en même temps, si vous avez une maladie du système nerveux et si vous avez subi une opération au ventre.
Le médecin inspectera ensuite minutieusement l'anus et la dernière partie du gros intestin. Pour ce faire, il sent avec le doigt (toucher rectal) et regarde directement à travers un tube dans l’intestin (scopie).
En inspectant l'anus, le médecin peut vous demander de pousser comme si vous allez à selles. De cette manière, il peut évaluer le fonctionnement des muscles du plancher pelvien et vérifier si, à une pression élevée, une partie de l’anus ou la dernière partie du gros intestin ressort (prolapsus). Le médecin vérifiera également s’il n’y a pas de tumeur dans le côlon ou l’anus.
Que pouvez-vous faire ?
Évitez la constipation et la diarrhée. Il suffit parfois d’adapter le régime alimentaire. Si vous avez tendance à être constipé, il est important de manger suffisamment de fibres. Parfois, le médecin peut également proposer un programme de kinésithérapie pour apprendre à contrôler l’anus et les muscles du plancher pelvien. Il est important de bien faire les exercices.
Que peut faire votre médecin ?
Le traitement dépend de la cause.
Si les symptômes sont bénins, on tente d’y remédier avec des médicaments. Si l’incontinence fécale est due à un médicament particulier, il faut trouver un autre médicament pour le remplacer.
La constipation et/ou la diarrhée peuvent être traitées avec des médicaments adaptés.
En cas de perte involontaire de selles associée à un prolapsus ou à une invagination, votre médecin vous adressera à un spécialiste.
En cas d’incontinence fécale sévère (sous-vêtements souillés quotidiennement), votre médecin doit vous adresser à un spécialiste, à moins que la cause ne puisse pas être traitée (par exemple en cas de démence avancée ou de maladie neurologique).
Si un traitement conservateur n’apporte pas de solution, le spécialiste peut proposer une opération, par exemple la réparation d’une déchirure du sphincter anal ou une intervention sur les muscles du périnée.