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Arthrose

Arthrose

dragana991

Une articulation, qu’est-ce que c’est ?

Une articulation est l'endroit où 2 os se rejoignent :

  • Généralement, l'extrémité d'un os a une forme arrondie et l'extrémité de l'autre os a une forme plate ou creuse. Les deux extrémités s'emboîtent ainsi l’une dans l’autre.

  • L’extrémité de chaque os qui compose l'articulation est recouverte d'une couche de cartilage élastique et souple (cartilage).

  • L’articulation est entourée d'une enveloppe (capsule articulaire).

  • L'intérieur de cette capsule est recouvert d'une couche mince (membrane synoviale) qui produit un lubrifiant (liquide synovial) pour permettre à l’articulation de bouger facilement.

L’arthrose, qu'est-ce que c'est ?

L'arthrose est une maladie « dégénérative » persistante (chronique) qui touche une ou plusieurs articulations, par exemple :

  • le genou (gonarthrose) ;

  • la main ;

  • la hanche (coxarthrose) ;

  • le pied ;

  • le bas de la colonne vertébrale (arthrose lombaire) ;

  • le haut de la colonne vertébrale (arthrose cervicale).

En cas d'arthrose, la qualité du cartilage dans une articulation diminue progressivement. Le cartilage devient moins épais. Cela entraîne de la douleur et des difficultés à faire bouger cette articulation. Il est généralement possible de soulager la douleur, même si l'arthrose ne disparaît pas.

Comment se développe l'arthrose ?

L’arthrose évolue par stades :

  • D’abord, la couche de cartilage devient moins épaisse et moins souple. Parfois, des petits morceaux s’en détachent (souris articulaires). Ces souris peuvent bloquer l’articulation et provoquer une inflammation. L’articulation gonfle et devient plus chaude.

  • Après un certain temps, le cartilage disparait à certains endroits de l’articulation et ne protège donc plus les extrémités des os. L’os s'adapte et devient alors plus dur (il se sclérose).

  • L’os pousse anormalement et forme comme une bosse (ostéophyte) sur le bord de l’articulation.

  • Les ligaments deviennent trop souples et les muscles autour de l’articulation deviennent plus faibles. L’articulation devient donc instable et s’use plus rapidement.

  • Au stade final, l’articulation se déforme et devient raide, c’est-à-dire qu’elle bouge plus difficilement.

Quels sont les facteurs de risque de l'arthrose ?

Le risque de développer de l’arthrose est plus grand :

  • avec l'âge ;

  • chez les femmes ;

  • chez les personnes en surpoids ;

  • chez les personnes qui ont déjà eu un problème au niveau d’une articulation, par exemple :

    • un traumatisme, comme une déchirure du ménisque,

    • une inflammation (arthrite), par exemple à cause d'une infection (arthrite infectieuse) ou de la goutte ;

  • chez les personnes qui utilisent beaucoup leurs articulations, par exemple :

    • une personne qui doit souvent :

      • soulever des objets lourds,

      • s'accroupir,

      • se mettre à genoux ;

    • par la pratique d'un sport de haut niveau, par exemple, le football ou la danse ;

  • si d'autres personnes de la famille ont de l'arthrose (prédisposition héréditaire).

Chez qui et à quelle fréquence ?

En Belgique, en 2018, 18 adultes sur 100 disaient avoir de l’arthrose.

Arthrose du genou (gonarthrose)

L’arthrose du genou se développe surtout chez les hommes entre 55 et 64 ans et chez les femmes entre 65 et 74 ans.

Chez les personnes qui ont entre 75 et 85 ans, environ 1 hommes sur 6 et 1 femme sur 3 ont une arthrose du genou.

Arthrose de la hanche (coxarthrose)

L’arthrose de la hanche se développe surtout chez les personnes qui ont entre 65 et 74 ans.

Chez les personnes de plus de 75 ans, environ 1 personne sur 5 a une arthrose de la hanche.

Certaines personnes ont plus de risque de développer de l’arthrose (voir Quels sont les facteurs de risque de l'arthrose ?).

Comment reconnaître l’arthrose ?

Les 2 principaux signes (symptômes) sont :

  • Vous avez mal à une articulation.

  • L’articulation bouge difficilement (raideur articulaire).

Vous avez mal à une articulation

La douleur apparait lorsque vous bougez. Elle s’arrête au repos. On dit que la douleur est "mécanique".

Parfois, s’il y a de l’inflammation, vous pouvez aussi avoir mal au repos. Cela peut perturber votre sommeil.

L’articulation bouge difficilement (raideur articulaire)

La raideur apparait principalement lorsque vous vous remettez en mouvement après une période de repos. Elle diminue rapidement lorsque vous bougez.

Autres signes

L'articulation devient de moins en moins souple. Finalement, vous ne pouvez plus la plier ou l'étendre complètement.

Parfois, vous pouvez voir l'articulation qui se déforme, car les extrémités des os s’élargissent.

Comment est posé le diagnostic de l’arthrose ?

Pour poser le diagnostic, votre médecin vous pose des questions. Il ou elle peut aussi proposer de vous examiner et de faire des examens complémentaires.

Votre médecin pose des questions

Votre médecin vous pose quelques questions, par exemple :

  • Avez-vous eu un coup, une blessure ou un autre problème à l’articulation ?

  • Avez-vous mal lorsque vous bougez ou lorsque vous êtes au repos ?

  • Votre articulation bouge-t-elle moins bien ?

Votre médecin propose de vous examiner

Votre médecin examine l’articulation qui vous gêne.

Votre médecin propose des examens complémentaires

Si nécessaire, votre médecin peut proposer :

  • une prise de sang ;

  • une radiographie (rayons X) de l’articulation :

    • La radiographie permet de déterminer le stade de l'arthrose.

Que pouvez-vous faire ?

Pour limiter le risque d’avoir de l'arthrose, vous pouvez :

  • si c'est nécessaire, perdre du poids, et garder un "poids santé" ;

  • pratiquer une activité physique régulièrement, comme la natation ou des exercices dans l'eau.

Si vous avez de l'arthrose, vous pouvez ralentir son évolution :

Comme vos articulations sont douloureuses et raides, vous pouvez avoir tendance à moins les utiliser et donc à moins bouger. Mais le manque d’exercice augmente les symptômes. Essayez donc de continuer à bouger régulièrement.

Que pouvez-vous faire avec votre kinésithérapeute ?

Si vous avez de l’arthrose, votre kinésithérapeute peut vous informer et vous conseiller. Avec vous, il ou elle peut :

  • chercher comment soulager vos symptômes ;

  • voir comment vous motiver à bouger plus et de manière adaptée.

Informations

Votre kinésithérapeute peut, par exemple :

  • vous expliquer ce qu'est l'arthrose et comment elle se développe ;

  • vous encourager à continuer à bouger pour ralentir l’évolution de l’arthrose ;

  • vous aider à intégrer un programme d’exercices adapté pour vous dans votre vie de tous les jours ;

  • vous informer que chaque personne vit différemment les symptômes liés à l'arthrose :

    • Il n’y a pas de lien entre le stade de l’arthrose et l’intensité des symptômes :

      • Certaines personnes ont peu d'arthrose, mais ressentent beaucoup de douleur.

      • D'autres personnes ont beaucoup d'arthrose, mais n'ont pas de douleur.

    • Une personne qui a de l'arthrose peut avoir des périodes avec beaucoup de symptômes puis des périodes avec peu de symptômes.

Exercices

Votre kinésithérapeute peut :

  • vous aider à commencer une gymnastique médicale. Avec vous, il ou elle établit un plan de traitement et d'exercices adapté à votre situation et à vos symptômes, selon le principe "FITT" :

    • le nombre d'entraînements (fréquence "F") ;

    • l'intensité de l'entraînement "I" ;

    • le temps que dure l'entraînement "T" ;

    • le type d'entraînement "T".

  • vous apprendre à faire les exercices de manière appropriée et en toute sécurité.

Gérer les symptômes

La façon dont vous ressentez la douleur est personnelle. La douleur n'est pas seulement le résultat de sensations (stimuli de la douleur) qui proviennent de l’articulation. Vos pensées et vos émotions ont aussi une influence sur la façon dont vous vivez la douleur :

  • Si vous pensez que chaque gêne dans l’articulation est grave, vous ressentirez plus de douleur.

  • Si vous êtes convaincu·e que l'exercice est bon pour l’articulation, vous ressentirez moins de douleur.

L’objectif est de rester actif ou active et de continuer à faire ce que vous aimez faire. Pour cela, vous pouvez apprendre à mieux gérer vos symptômes et vos activités. Votre kinésithérapeute est là pour vous accompagner.

Nouvelle hanche ou nouveau genou ?

Selon votre situation, vous pouvez prévenir ou retarder une opération.

Parfois, il n’est plus possible d’éviter une opération (voir Que peut faire votre médecin ?). Votre kinésithérapeute peut vous préparer à l’opération. Il ou elle peut également vous suivre avant et après l'opération.

Que peut faire votre médecin ?

Accompagnement et conseils

Votre médecin peut :

  • vous accompagner pour rester suffisamment en mouvement et pour perdre du poids.

  • vous conseiller, par exemple :

    • de porter des semelles orthopédiques dans vos chaussures :

      • Ces semelles permettent de corriger une mauvaise posture, en particulier en cas d'arthrose de la cheville.

    • d’adapter votre environnement de travail pour vous éviter de rester assis·e ou debout trop longtemps ;

    • d’augmenter votre confort chez vous, par exemple :

      • utiliser un tire-chaussures (chausse-pied),

      • surélever le lit ou installer un WC surélevé en cas d'arthrose de la hanche.

Soulagement de la douleur

Si cela n'est pas suffisant, votre médecin peut vous proposer des médicaments contre la douleur (antidouleurs), par exemple :

  • du paracétamol ;

  • un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) :

    • en gel ou en crème, à masser plusieurs fois par jour sur l’articulation, en cas d’arthrose des mains ou du genou, par exemple ;

    • un anti-inflammatoire non-stéroïdien à prendre par la bouche, par exemple, l'ibuprofène ou le naproxène :

      • Il est important d’utiliser l’AINS à la plus petite dose possible, pendant la plus courte durée possible. Ainsi, vous diminuez le risque d’effets indésirables sur l’estomac, le cœur ou les reins.

    • un opioïde, par exemple, la codéine ou le tramadol, en cas de douleur intense, non-soulagée par le paracétamol ou par un anti-inflammatoire :

      • Ces médicaments peuvent avoir des effets indésirables graves et entrainer une dépendance.

      • Il est donc important d’utiliser les opioïdes à la plus petite dose possible, pendant la plus courte durée possible.

En fonction de l’articulation touchée, votre médecin peut aussi vous proposer une infiltration pour soulager la douleur et améliorer les mouvements de l’articulation :

  • Une infiltration est une injection de cortisone ou, parfois, d'acide hyaluronique dans l'articulation.

  • Après l'injection, il faut laisser reposer l'articulation pendant 24 heures (24h) et ne pas trop l’utiliser pendant la 1ère semaine.

Compléments alimentaires

En général, il n'est pas utile de prendre des compléments alimentaires.

L’efficacité de la glucosamine n’est pas prouvée. La chondroïtine ou les extraits de curcuma peuvent soulager un peu la douleur, mais n’ont pas d’effet sur l'arthrose elle-même.

Opération

Adapter le mode de vie, perdre du poids, faire de la kinésithérapie ou prendre des médicaments ne sont pas toujours suffisants pour soulager la douleur. Dans ce cas, une opération est parfois nécessaire.

En cas d'arthrose, 3 types d’opérations sont possibles :

  • une prothèse :

    • L'opération consiste à remplacer l’articulation d’origine par une articulation artificielle.

  • une ostéotomie :

    • Cette opération consiste à corriger la position de l’os.

    • Elle peut freiner la progression de l'arthrose.

  • une arthrodèse :

    • Cette opération consiste à bloquer l’articulation dans une certaine position.

Chacune de ces opérations a des avantages et des inconvénients. Il est souvent difficile de savoir laquelle choisir. Vous pouvez faire ce choix en discutant avec votre médecin. Voici quelques questions qui peuvent vous aider :

  • Quelles sont mes options ?

  • Quels sont les avantages et les inconvénients de ces options ?

  • Qu'est-ce que cela signifie pour moi ?

Étape 1 sur 6

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