Hépatite virale

Une hépatite, qu'est-ce que c'est ?

L'hépatite désigne une inflammation du foie et peut avoir différentes causes. Cette fiche Info Santé aborde exclusivement l'hépatite d’origine virale. À ce jour, 7 virus d’hépatite sont connus, à savoir : A, B, C, D, E, F et G. Chaque virus a ses caractéristiques spécifiques, mais tous ont un point commun : ils affectent le foie. Les virus A, B et C sont les virus d'hépatite les plus courants dans nos régions.

Contamination

La contamination se produit de différentes façons. Les hépatites A et E se transmettent principalement par contact avec de la nourriture et de l’eau contaminées ou avec du sang infecté. Dans les régions où les systèmes d’égouttage sont en mauvais état, entraînant un contact direct entre les eaux usées et l'eau potable, l’eau peut être contaminée par les selles. La nourriture est à son tour contaminée pendant le rinçage et la préparation à l’eau des légumes et des aliments. Les mauvaises conditions d'hygiène contribuent dans tous les cas à la contamination. 

L'hépatite B est généralement le résultat d'un contact avec du sang infecté. Le virus peut ainsi être transmis lors d'une transfusion sanguine et par l'utilisation d'aiguilles contaminées (partage d'aiguilles entre consommateurs de drogues, piqûres accidentelles, par exemple). Les hépatites B et C peuvent se transmettre par contact sexuel. Un nouveau-né peut avoir contracté le virus à travers le placenta.

Évolution

L'infection par un virus de l'hépatite peut évoluer de manière très variable. Vous pouvez connaître une infection « aiguë », ce qui signifie que vous avez l’infection, que vous développez des symptômes mais que vous pouvez en guérir (spontanément ou grâce à un traitement). Il est également possible que vous êtes « porteur » du virus, c’est-à-dire que le virus est présent dans votre corps et que vous pouvez infecter les autres, mais que vous n’avez pas de symptômes. Après un certain temps (cela peut prendre quelques années), vous serez guéri du virus. Dans certains cas, l’infection devient « chronique » et évolue en cirrhose hépatique (cicatrisation du foie), voire en cancer du foie.

Quelle est sa fréquence ?

Depuis l’introduction du vaccin contre les hépatites A et B, le nombre de malades a très fortement diminué. Aux États-Unis, le chiffre se situe entre 1 et 2 sur 100 000 habitants, contre 20 ou plus avant la vaccination. Dans certains pays, jusqu'à 20 % des habitants ont dans le sang des anticorps contre l'hépatite. Cette présence d’anticorps indique qu'ils ont été en contact avec la maladie ou qu'ils l'ont eue. 

L’hépatite touche deux fois plus d'hommes que de femmes. À l’échelle mondiale, on diagnostique chaque année 1,5 million de nouveaux cas d’hépatite A. En Belgique, ce nombre est estimé à 1 460 cas par an, principalement chez les enfants de moins de 12 ans. Depuis que l'hépatite B est reprise dans le programme de vaccination de base des enfants, la maladie est devenue rare chez nous, en particulier parmi les jeunes. L'hépatite C touche surtout les consommateurs de drogues qui utilisent des aiguilles contaminées. Les autres groupes à risque sont les hommes positifs au VIH, les enfants dont la mère est infectée par l'hépatite C et les migrants de première génération originaires de pays où la maladie est répandue. On dénombre environ 2 000 cas par an. 

Cinq pour cent des personnes atteintes d'hépatite B et 80 % des personnes atteintes d'hépatite C développent une forme chronique de la maladie. Elles en deviennent porteuses. Le virus reste donc actif dans leur organisme et elles peuvent continuer à infecter d’autres personnes. Selon les estimations, 500 millions d’individus sont porteurs du virus de l'hépatite C à travers le monde.

Comment la reconnaître ?

L'évolution de la maladie peut varier considérablement. La maladie évolue parfois sans que vous vous en soyez aperçu. C'est surtout le cas de l'hépatite C. 

L'intervalle entre l'infection et l'apparition des premiers symptômes est assez long, allant de quelques semaines jusqu'à parfois 6 mois. Les symptômes apparaissent généralement de manière soudaine et incluent une fièvre, une fatigue, une douleur dans le flanc droit de l'abdomen (partie supérieure), des nausées et parfois une diarrhée. Le signe le plus apparent est la jaunisse (ictère). On reconnaît la jaunisse à la coloration jaune de la peau et du blanc de l’œil. Dans le même temps, les urines prennent une couleur brun foncé et les selles pâlissent (ressemblant à du mastic). À l'exception de l'hépatite C, la maladie guérit souvent spontanément. Toutefois, dans certains cas, la maladie évolue en cirrhose hépatique et en cancer du foie.

Comment le diagnostic est-il posé ?

Le médecin pose le diagnostic sur la base d’un bilan sanguin. En effet, l’ictère et l'hypertrophie du foie ne suffisent pas pour conclure à une hépatite, car ces symptômes se manifestent aussi dans d'autres affections. Le bilan sanguin permet de détecter la présence d’anticorps contre les différents types du virus. Il permet aussi de mesurer les facteurs inflammatoires et d’estimer la gravité de l’atteinte hépatique. En cas de piqûre accidentelle ou de consommation de drogues injectables, le bilan sanguin inclura également le dépistage d’autres infections, comme le VIH. 

Les personnes infectées par les virus B et C seront suivies plus longtemps car la maladie peut devenir chronique dans respectivement 5 % et 80 % des cas. Vous êtes porteur du virus de l'hépatite B lorsque le virus est toujours présent dans votre sang après 12 mois. L’hépatite C chronique connaît une évolution très lente. La progression en forme chronique dure entre 13 et 18 ans. L’évolution en cirrhose hépatique et en cancer du foie (hépatome ou carcinome hépatocellulaire) fait l’objet de contrôles réguliers.

Que pouvez-vous faire ?

La prévention est extrêmement importante. Ne consommez pas d'aliments crus et buvez uniquement de l'eau en bouteille lorsque vous voyagez dans des régions où les conditions d'hygiène sont médiocres. Faites-vous vacciner avant d’entreprendre un voyage dans une région sensible. Utilisez toujours des préservatifs lors de contacts sexuels. Achetez-les de préférence avant de partir, car leur qualité laisse souvent à désirer dans les pays en développement. 

Après une piqûre accidentelle, contactez toujours votre médecin.

Si vous êtes vous-même infecté par un virus d'hépatite, il est très important de bien vous rendre compte que vous souffrez d’une maladie transmissible. La bonne nouvelle, c’est que vous n'êtes pas contagieux jusqu'à la fin de votre vie, sauf si vous développez la forme chronique de la maladie. Limitez votre consommation d'alcool et de médicaments, car c’est le foie qui est en charge de leur dégradation, alors que celui-ci ne fonctionne plus de manière optimale en cas d'hépatite. Si vous consommez des drogues injectables, utilisez toujours des aiguilles stériles à usage unique. Ne partagez jamais les aiguilles avec d’autres consommateurs.

Que peut faire votre médecin ?

Traitement

En règle générale, l’hépatite guérit d’elle-même. Elle ne nécessite donc pas de traitement. Pour les formes chroniques évoluant en cirrhose, il existe des traitements à long terme, coûteux et hautement spécialisés. Le cas échéant, vous serez orienté vers un centre spécialisé. L’objectif de ces traitements est avant tout de prévenir les complications (cirrhose, cancer du foie). 

Il existe des médicaments très efficaces contre l'hépatite C, mais ils sont également très coûteux et ne sont remboursés que sous certaines conditions.

Vaccination

Vous pouvez vous faire vacciner contre les hépatites A et B. Le vaccin contre l'hépatite A consiste en 2 injections, à administrer à 6 mois d'intervalle. Il est recommandé à toutes les personnes qui se rendent dans un pays où l'hépatite A est répandue. Les enfants de migrants de première et de deuxième génération dont les (grands-)parents sont originaires d'un pays où l'hépatite A est très répandue doivent également se faire vacciner. 

Le vaccin contre l'hépatite B est aujourd’hui repris dans le programme de vaccination de base de tous les enfants. Les personnes appartenant à un groupe à risque doivent être vaccinées. Cela concerne toutes les personnes vivant avec une personne atteinte d'hépatite B ou porteuse du virus, ses partenaires sexuels, les patients qui reçoivent régulièrement des transfusions sanguines (en raison de troubles de la coagulation), les consommateurs de drogues injectables et leurs partenaires, les personnes actives dans la prostitution et les professionnels de la santé qui travaillent dans des régions où la maladie est répandue. 

Les prestataires de soins sont vaccinés après une piqûre accidentelle et un contact avec du sang infecté. 

Les vaccins vous protègent jusqu'à 20 ans, voire tout au long de votre vie. Il existe un test sanguin permettant de savoir si vous êtes toujours protégé par le vaccin. Dans la négative, un rappel de vaccin s'impose. 

Il existe également un vaccin combiné contre les hépatites A et B, qui est administré aux personnes n'ayant pas été vaccinées dans leur enfance. Cette vaccination nécessite 3 injections, aux mois 0, 1 et 6. Le vaccin n’est pas efficace chez environ 10 % des individus, qui ne produisent pas d'anticorps après la vaccination (non-répondeurs).