De quoi s’agit-il ?
Les sinus sont des espaces remplis d'air, situés dans les os du crâne. Ils sont reliés au nez et à la gorge (rhinopharynx) par de petites ouvertures.
Il existe différents sinus :
- Les sinus de l’os du front (les sinus frontaux),
- Les sinus de part et d’autre du nez, dans les mâchoires (les sinus maxillaires),
- Les sinus au-dessus et à l’arrière de l’os du nez (les sinus ethmoïdaux),
- Le sinus à hauteur des tempes, au centre du crâne (le sinus sphénoïdal).
Une sinusite est une inflammation de la muqueuse des sinus.
Une sinusite commence généralement par un simple rhume. La muqueuse du nez gonfle et produit beaucoup de mucus. Ce qui peut « boucher » l'ouverture entre les sinus et le rhinopharynx. Le mucus devient plus épais et ne peut (presque) plus s’écouler. Le sinus est trop plein et vous pouvez ressentir une pression ou une douleur.
Sinusite maxillaire
Une sinusite maxillaire est une inflammation de la muqueuse du sinus maxillaire.
- Si elle dure moins de 3 mois, on parle de sinusite maxillaire aiguë ;
- Si elle dure plus de 3 mois, on parle de sinusite maxillaire chronique.
La cause est presque toujours une infection des voies respiratoires supérieures (nez, gorge, oreille moyenne, trachée), qui est causée par un virus. Une surinfection bactérienne vient parfois s'y ajouter.
Elle est plus fréquente chez les personnes qui souffrent d’allergie respiratoire et de rhinite chronique, en présence de polypes nasaux, en cas d’anomalies de la cloison nasale, lors d’une infection de la racine dentaire et, plus rarement, en présence d'un corps étranger dans le nez (notamment chez l'enfant).
Quelle est sa fréquence ?
Sur 1000 infections des voies respiratoires supérieures, entre 5 et 50 finissent en sinusite maxillaire aiguë.
Comment la reconnaître ?
Après un banal rhume, vous développez une douleur autour des yeux et au niveau des joues. La douleur augmente lorsque vous vous penchez en avant. Parfois, elle irradie dans les dents du haut.
En plus de la douleur dans le visage, vous pouvez également souffrir d’un(e) :
- Écoulement nasal purulent ;
- Toux matinale persistante ;
- Écoulement nasal persistant ;
- Nez bouché ;
- Perte d’odorat.
En cas d’infection bactérienne, la fièvre est fréquente.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin pose généralement le diagnostic sur base des symptômes. Face à un rhume qui dure plus de 10 jours ou qui revient encore et encore et qui s’accompagne d'un écoulement nasal purulent et de fièvre, le médecin pensera systématiquement à une sinusite.
Aucun examen technique de routine n'est normalement réalisé. Dans certains cas cependant, le médecin peut demander une radiographie ou un scanner (CT scan) :
- En cas de doute sur le diagnostic, de forte fièvre et de grave sensation de mal-être, le médecin peut vous prescrire quelques examens techniques. Une radiographie peut ainsi exclure la présence de liquide/glaires dans les sinus. La présence de liquide/glaires dans les sinus ne veut cependant pas toujours dire que vous avez une sinusite.
- Si le médecin souhaite malgré tout un examen d’imagerie pour déterminer l’étendue de l’affection, et donc la suite du traitement, le CT scan constitue le meilleur choix. Cet examen peut s’avérer nécessaire en cas de suspicion de complications ou d’évolution en sinusite chronique. Cependant, la dose de rayons nécessaire pour cet examen est considérablement plus élevée que pour une radiographie normale.
Que pouvez-vous faire ?
La plupart des infections des voies respiratoires supérieures étant causées par des virus, vous pouvez attendre calmement et voir comment les choses évoluent.
En effet, la sinusite est généralement causée par le même virus et guérit spontanément.
Que peut faire votre pharmacien ?
Le pharmacien peut vous conseiller une solution saline (sérum physiologique), un antidouleur, et des gouttes ou un spray nasal pour soulager vos symptômes.
Solution saline
Les symptômes au niveau du nez peuvent être atténués par un rinçage avec une solution saline.
Antidouleurs
Les antidouleurs peuvent soulager les douleurs au niveau de la tête, des muscles et des articulations. Le paracétamol doit être privilégié. Vous trouverez ici différentes marques de paracétamol.
Gouttes ou sprays nasaux
Le pharmacien vous conseillera le spray nasal à utiliser. Il vous expliquera comment l’utiliser correctement.
Gouttes ou spray nasaux décongestionnants (vasoconstricteurs)
Ces médicaments à mettre dans le nez font dégonfler la muqueuse de votre nez. Ils ne changent pas la durée de la maladie, ni le processus de guérison. Ils diminuent juste vos symptômes temporairement.
Si vous utilisez ces médicaments, utilisez-les le moins longtemps possible : maximum 5 jours et, de préférence, uniquement la nuit. Si vous les utilisez plus longtemps, ils entraînent souvent ce que l’on appelle un effet rebond. Cela signifie que, lorsque le médicament ne fait plus effet, la muqueuse gonfle encore plus qu’avant. Vous continuez donc à utiliser les gouttes ou le spray nasaux et vous éprouvez encore plus de difficultés à vous en passer.
Spray nasal à la cortisone
Un spray nasal à la cortisone peut aussi être utile pour diminuer l’inflammation et en cas d’allergie ou de polypose nasale. Il soulage le nez bouché et améliore votre odorat. Vous pouvez l'utiliser plus longtemps. Demandez d'abord conseil au médecin. Si vous avez une ordonnance du médecin, votre spray nasal à la cortisone sera également remboursé.
Ce produit n’agit qu’après maximum 3 à 10 jours. Il faut donc tenir bon et poursuivre le traitement.
Les effets secondaires possibles d'un spray nasal à la cortisone sont les suivants :
- Irritation du nez ;
- Crises d'éternuement après l'administration ;
- Parfois, saignements de nez (un certain temps après le début du traitement).
Si vous souffrez des effets secondaires ci-dessus, il est recommandé d’arrêter le spray pendant quelques jours. Les effets secondaires sont souvent dus à une mauvaise utilisation du spray nasal. Assurez-vous de pulvériser le produit sans toucher la cloison nasale.
Que peut faire votre médecin ?
Médicaments
Dans un premier temps, le médecin peut vous prescrire des antidouleurs pour soulager les symptômes. Un médicament à usage nasal contenant un décongestionnant ou de la cortisone (voir ci-dessus) peut également être utile.
Si vous souffrez d'une sinusite aiguë, les antibiotiques ne sont généralement pas indiqués.
Dans le cas d’une grave rhinosinusite associée à d’importantes douleurs, de la fièvre et une sévère sensation de malaise, le médecin peut malgré tout envisager une antibiothérapie certainement si les symptômes durent plus de 10 jours. Il reste néanmoins préférable, dans cette situation également, d’attendre une amélioration spontanée étant donné qu'il n’est pas démontré que les antibiotiques réduisent le risque de sinusite chronique ou d’autres complications.
Si les symptômes persistent pendant plus de 10 jours, un traitement antibiotique de sept jours peut être indiqué chez les patients présentant des symptômes sévères. Lors du choix de traitement, rappelez-vous que la sinusite aiguë maxillaire guérit bien souvent spontanément.
Orientation vers le spécialiste
Si le médecin observe des signes de complications, tels qu’une rougeur et un gonflement dans le visage, des anomalies au niveau des yeux ou une stimulation des nerfs cérébraux, il vous orientera immédiatement vers un spécialiste.
En savoir plus ?
- La radiographie, ici, ou à trouver sur cette page des Cliniques St Luc UCL
- Scanner (CT-scan) – Hôpital Erasme
- Vasoconstricteurs par voie nasale (décongestionnants) – CBIP – Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique
- Corticostéroïdes par voie nasale – CBIP – Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique
Sources
- Zelfzorgadvies in de apotheek, Praktijkgids 2. S.Cornwell, V.Foulon. Éditeur Acco. Édition 2018.