De quoi s’agit-il ?
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une affection maligne de la moelle osseuse, plus particulièrement des globules blancs. La moelle osseuse est située à l'intérieur des os et est responsable de la production de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes. En cas de LMC, la production de globules blancs augmente, libérant de grandes quantités de globules blancs anormaux et immatures dans le sang. La production de globules rouges et de plaquettes s’en trouve dès lors menacée.
La LMC est une maladie qui évolue lentement ; c’est pourquoi on la qualifie de ‘maladie chronique’. La maladie évolue habituellement en trois phases. Pendant la phase chronique, qui peut durer plusieurs années, le nombre élevé de globules blancs reste plus ou moins stable. Vient ensuite la phase d’accélération, dans laquelle le nombre de globules blancs commence à augmenter plus rapidement. Enfin, en phase finale, la maladie devient agressive et il est question de leucémie aiguë.
Quelle est sa fréquence ?
Chaque année, cette forme de leucémie est diagnostiquée chez 1 adulte sur 100 000. Il s'agit de la plus rare des formes de leucémie, représentant 20 % des cas de leucémie. La maladie touche aussi souvent les hommes que les femmes. La majorité des personnes qui développent une leucémie myéloïde chronique ont entre 40 et 70 ans, un pic étant enregistré vers l’âge de 55 ans. La maladie survient très rarement chez l’enfant.
La phase chronique ne s’accompagne généralement d’aucun symptôme. Mais, au fil de l’évolution de la maladie, les symptômes suivants peuvent apparaître : sueurs nocturnes, température élevée, fatigue et perte de poids. Étant donné que la LMC va parfois de pair avec une augmentation du volume de la rate (hypertrophie de la rate), une douleur peut se faire sentir sous les côtes, dans la partie gauche du haut du ventre.
Le diagnostic est posé au moyen d'un test sanguin. Si le résultat du test est anormal, le médecin généraliste vous orientera vers un spécialiste du sang et des maladies du sang (hématologue). Ce dernier prélèvera un peu de moelle osseuse via le sternum ou le bassin et l’analysera.
On recherchera aussi des anomalies génétiques spécifiques : un chromosome de Philadelphie (un chromosome défectueux dû à l'échange de morceaux de matériel génétique entre les chromosomes 9 et 22) ou un gène de fusion dans la moelle osseuse et/ou le sang.
Que pouvez-vous faire ?
Si vous souffrez de fatigue prolongée, de sueurs nocturnes ou de perte de poids inexpliquée, il est conseillé de consulter votre médecin généraliste.
Que peut faire votre médecin ?
Le traitement dépend de la phase dans laquelle se trouve la maladie au moment du diagnostic. En phase chronique, le nombre de globules blancs peut être diminué au moyen de médicaments. L'immunothérapie est une autre possibilité, impliquant la prise de comprimés qui inhibent le chromosome de Philadelphie. En phase aiguë, une greffe de cellules souches s’impose parfois.