De quoi s’agit-il ?
La psychose aiguë est un état mental dans lequel une personne perd complètement ou en partie le contact normal avec la réalité. Les symptômes peuvent être divers et variés. L’adjectif « aigu » veut dire que les symptômes apparaissent tout d’un coup.
Une psychose peut ne survenir qu'une fois, mais peut aussi se répéter. Parfois, elle fait partie d’une schizophrénie. C'est une maladie qui commence généralement à un jeune âge.
Les facteurs de risque pouvant déclencher l’apparition d’un état psychotique sont très divers :
Certaines maladies telles qu'une tumeur du cerveau ou l’épilepsie qui peuvent tellement perturber le fonctionnement du cerveau qu’un état psychotique apparaît ;
Des tableaux psychiatriques (comme la dépression, le trouble bipolaire, la manie...) peuvent aussi entraîner une psychose ;
Les personnes atteintes de certains troubles psychiatriques, tels que la schizophrénie, traversent des épisodes psychotiques de façon répétée et/ou pendant longtemps ;
La prise de certaines substances (cannabis, LSD…) ou de certains médicaments peut aussi provoquer une crise psychotique ;
Une fatigue excessive ou le stress peuvent entraîner une psychose chez les personnes qui y sont prédisposées.
Les principaux symptômes psychotiques peuvent survenir individuellement ou simultanément.
Délires
Les délires sont des pensées ou idées tenaces, sur soi-même ou sur son entourage, qui ne correspondent pas à la réalité. La personne atteinte de psychose ne remet pas ces délires en question ; elle n’est pas capable de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Il existe différents types de délires, tels que :
Le délire de persécution, lorsque la personne pense être suivie en permanence ou faire l’objet d’un complot ;
Le délire de grandeur (ou mégalomanie délirante), lorsque la personne pense être une figure religieuse importante (le Christ, par exemple) ou un personnage célèbre (Napoléon, par exemple).
Hallucinations
La personne peut également percevoir (entendre, voir, sentir, ressentir...) des choses qui n’existent pas. C’est ce que l’on appelle des hallucinations. Les hallucinations les plus courantes auditives (la personne entend des voix) et visuelles (la personne voit des personnes imaginaires).
Confusion
Un troisième symptôme caractéristique de la psychose est la confusion : la personne n’est pas capable de tenir un discours cohérent ou oublie tout à coup ce qu’elle était en train de faire.
Quelle est sa fréquence ?
La psychose aiguë touche jusqu'à 1 personne âgée sur 100. Parmi les personnes atteintes de démence, 1 sur 3 à 1 sur 2 présente des symptômes psychotiques.
La personne atteinte de psychose n’a pas de prise sur la réalité. Elle ressent la réalité comme étrange, parfois écrasante et effrayante. En effet, il est difficile de faire la distinction entre ce qui est réel et ce qu’elle est seule à voir. C’est la conséquence d'une perturbation du fonctionnement du cerveau au moment d'une psychose.
En cas de psychose, des symptômes positifs et négatifs sont possibles. Parfois, les personnes atteintes de psychose font des expériences et remarquent des choses bizarres (symptômes positifs). Elles souffrent alors d’hallucinations et de délires, ou sont confuses. Elles peuvent aussi avoir moins d'énergie, être passives (symptômes négatifs).
Dans la schizophrénie, les symptômes psychotiques sont de longue durée. Ils sont principalement caractérisés par des délires et des hallucinations auditives.
Dans une dépression aux caractéristiques psychotiques, les pensées irréalistes et les sentiments de culpabilité sont typiques.
Dans la manie avec caractéristiques psychotiques, la personne est souvent irritable ou présente un comportement agité.
La démence avec caractéristiques psychotiques donne souvent lieu à des idées délirantes (de vol) et à des hallucinations visuelles. Les symptômes sont alors généralement transitoires.
Il est important que le médecin puisse évaluer la situation de manière objective. Il écoutera le récit de la personne et de son entourage. Les facteurs environnementaux peuvent également être le point de départ d’une future stratégie de prise en charge. Par exemple, une aide est-elle nécessaire, ou faut-il un lieu de vie protégé ?
Le médecin réalisera également un examen clinique de la personne psychotique et vérifiera si l'état psychotique est dû à l’utilisation de médicaments ou de substances. Sur base de toutes ces informations, le médecin évaluera la gravité et les causes physiques possibles qui détermineront la stratégie de prise en charge.
Que pouvez-vous faire ?
Si vous pensez reconnaître des caractéristiques psychotiques, il est important de vous confier au médecin. Chez les personnes qui ont déjà eu une psychose, il vaut mieux rester attentif aux symptômes pouvant indiquer une rechute.
Il est essentiel de bien suivre les traitements prescrits et de bien prendre les médicaments.
Que peut faire le médecin ?
En cas de situation aiguë (lorsque la personne représente un danger pour elle-même ou son entourage), le médecin peut décider d'une hospitalisation rapide. C'est également le cas lorsque la psychose est provoquée par une maladie nécessitant un traitement urgent.
Sur le long terme, un bon encadrement est important pour diminuer les souffrances psychiques autant que possible. Les médecins et les prestataires de soins qui accompagnent les personnes durant une phase psychotique le font avec le respect nécessaire de manière à créer une relation de confiance. Cela peut aussi se faire à domicile avec la participation du médecin, du personnel infirmier et de l’aide à domicile. Cependant, une admission partielle ou complète dans une maison de soins ou dans un établissement psychiatrique peut être indiquée. Souvent, le médecin soutiendra également la famille. Parce que, pour éviter les rechutes, il est important que le traitement soit tout à fait suivi.
Le traitement médicamenteux varie d’une personne à l’autre et dépend des autres maladies que la personne présente éventuellement ainsi que des médicaments qu’elle prend. Les médicaments de premier choix sont généralement des antipsychotiques (rispéridone, quétiapine, olanzapine et halopéridol).
Pour les personnes âgées, la dose est généralement beaucoup plus faible que pour les jeunes. Le médecin évaluera régulièrement si les médicaments doivent être poursuivis.