De quoi s’agit-il ?
Les substances psychoactives sont des produits qui ont une influence sur le cerveau, et donc aussi sur les émotions, les sens et l’état de conscience. Il s’agit de l’alcool, de drogues illégales et de médicaments utilisés uniquement à des fins récréatives. Elles peuvent avoir un effet stimulant (caféine, amphétamines, cocaïne, crack, ecstasy, ...), un effet calmant (alcool, héroïne, GHB, somnifères, calmants, ...) et modifier l’état de conscience (drogues hallucinogènes telles que le cannabis, le LSD, ...).
Il est possible de devenir dépendant de ces substances, et leur consommation peut être mortelle. Il n'est pas rare qu'un consommateur de substances psychoactives soit dépendant de plusieurs produits en même temps.
Les intoxications alcooliques provoquent autant de décès que toutes les intoxications médicamenteuses réunies. L'alcool augmente le risque de lésion grave ou d'hémorragie cérébrale. Une dose de 6 g d’alcool par kg de poids corporel est mortelle pour un adulte.
Une overdose d’héroïne est généralement la conséquence d'une administration intraveineuse. Pour un consommateur régulier, le risque de mourir d’une overdose est d'environ 1 sur 100.
Comme souvent, les symptômes s'aggravent en cas d'intoxication mixte (par exemple, de l'alcool mélangé à une autre substance psychoactive), ce qui complique l’établissement d’un diagnostic correct et la mise en place d’un traitement approprié.
Les signaux suivants peuvent évoquer l’abus de substances psychoactives, mais ils sont très variés : perte de poids, modification de l’appétit, pâleur, signes de fatigue, pupilles très rétrécies ou - à l’inverse - très dilatées, désintérêt général pour les anciens loisirs, la famille et les amis, mauvais résultats scolaires ou faibles performances au travail, grandes sautes d’humeur, difficultés financières, comportement d’évitement, ...
Chaque groupe de substances a par ailleurs ses caractéristiques « typiques » :
pour les stimulants, il s'agit d'une agitation parfois accompagnée de délires et/ou d’hallucinations (état psychotique) avec une perte d’emprise sur la réalité. La cocaïne peut provoquer de graves troubles du rythme cardiaque ; le risque de convulsions est plus élevé avec la cocaïne qu'avec les autres produits stimulants. L'ecstasy (XTC) entraîne un risque particulier de déshydratation sévère et d'élévation de la température corporelle (hyperthermie).
les calmants tels que l'alcool, les somnifères (benzodiazépines), le GHB, ... ont un profond effet tranquillisant et induisent le sommeil (effet sédatif). Ils s'accompagnent souvent de confusion. Une perte de conscience peut survenir.
l'héroïne et les autres produits euphorisants entraînent un rétrécissement très prononcé des pupilles. L'effet peut ressembler à celui d'une intoxication alcoolique. Une perte de conscience est possible. Les difficultés respiratoires constituent un risque particulier.
Lorsqu’il pense à un abus de substances psychoactives, le médecin prêtera attention au niveau de conscience de la victime. La mesure de la tension artérielle, du pouls et de la température ainsi que l’observation de la taille des pupilles lui donne une indication du type d’intoxication.
Des complications graves (problèmes au cœur, hémorragie cérébrale, fièvre, difficultés à respirer) peuvent se produire avec un grand nombre de substances psychoactives. C'est la combinaison des différents signes et symptômes qui met le médecin sur la voie des substances consommées.
Certaines substances peuvent être dépistées au moyen d'un test respiratoire (de type alcootest), d'une analyse de sang ou d'un test urinaire.
Il n’est parfois pas simple de poser un diagnostic rapide et précis. Par exemple, l’évaluation clinique d’une personne peut indiquer un état de ‘forte ivresse’ tandis que la concentration d'alcool dans le sang donne une sous-estimation de la gravité de la situation. À l'inverse, une intoxication alcoolique peut donner un résultat positif à l'alcootest, y compris en l'absence d'alcool dans le sang.
Que pouvez-vous faire ?
Si vous avez des difficultés à vous passer de certaines substances et que leur consommation a un impact négatif sur vos activités quotidiennes, demandez de l'aide. Vous pouvez le faire de manière gratuite et anonyme (voir plus bas, rubrique ‘En savoir plus ?’).
En cas d’overdose, de symptômes de sevrage ou d'accident, les consommateurs de drogues ont généralement besoin d'une aide urgente. Une perte de conscience liée à un possible abus de substances est toujours un cas d’urgence. Contactez les services de secours.
Les personnes qui s'injectent des drogues par voie intraveineuse peuvent être contaminées par des virus qui se transmettent par le sang comme ceux de l'hépatite C, l’hépatite B et du SIDA (VIH).
Que peut faire votre médecin ?
Intoxication à l'alcool
Un lavage d’estomac n'a de sens que s'il est effectué juste après l'ingestion. Face à un alcootest indiquant un taux supérieur à 3 pour mille, à l’absence de réaction verbale à la stimulation ou à un état faisant penser à une consommation d’autres substances, la victime est surveillée de près dans un hôpital. Son état de conscience y est suivi, ainsi que son taux de sucre (glycémie), les signes d'infection, la température corporelle, etc.
Un enfant inconscient ou souffrant de problèmes au cœur ou de problèmes respiratoires doit systématiquement être admis dans une unité de soins spécialisée.
La victime ne peut sortir de l'hôpital que lorsqu’elle est capable de prendre soin d’elle ou qu’elle bénéficie de l’accompagnement d’une autre personne dotée de capacités fonctionnelles normales. Les signes et le traitement d'une intoxication au liquide de carburateur ou antigel (par l’isopropanol qu’ils contiennent) sont identiques à ceux d'une intoxication à l'alcool.
Intoxication à l'héroïne
En cas de problèmes respiratoires graves, une assistance respiratoire est mise en place au moyen d’un masque ou d’une intubation. La naloxone, qui est un antidote de l'héroïne et d'autres agents de la même classe (opiacés), est administrée par perfusion ou injection sous la peau ou dans le muscle. La victime est ensuite suivie pendant au moins 2 heures afin de pouvoir détecter rapidement une rechute ou des effets indésirables.
Intoxication par des produits stimulants
On essaie de neutraliser l'effet des produits stimulants en administrant des calmants (diazépam ou lorazépam). En cas de perte de conscience, de douleur à la poitrine ou de suspicion de troubles du rythme cardiaque, un électrocardiogramme (ECG) est généralement réalisé. Si la tension artérielle est (très) élevée, des médicaments hypotenseurs (comme le labétalol) sont administrés. En présence de problèmes au cœur, un traitement médicamenteux approprié est administré.
Intoxication par d'autres substances
Le liquide lave-glace (par le méthanol) ou l’antigel (par l’éthylène-glycol) peuvent provoquer des symptômes tels que confusion, vomissements, hyperventilation, pupilles dilatées, convulsions, trop peu de sucre dans le sang (hypoglycémie) et problèmes aux reins. Dans ce cas, on administre de l'alcool (éthanol) le plus vite possible et on organise une hospitalisation immédiate. Le méthanol est déjà mortel à une dose de 30 ml, soit l’équivalent de 2 cuillères à soupe.