De quoi s’agit-il ?
Les reins sont constitués de millions de filtres microscopiques (les glomérules). Le sang circule continuellement à travers ces filtres. Les filtres nettoient le sang en permanence : ils débarrassent le sang de l'excès de déchets et d'eau, et maintiennent la quantité de sels dans certaines limites. Ce qui est en excès est évacué via les urines.
Il arrive que ces filtres soient abîmés. Cela déstabilise l’équilibre de l’eau dans le corps. Certains déchets peuvent s’accumuler dans le sang. Les filtres peuvent laisser s’échapper des éléments qui ne devraient normalement pas passer à travers le filtre, comme des protéines ou des globules rouges par exemple. Le sang contient alors trop peu de protéines, et on retrouve ces protéines et ces globules rouges dans les urines.
Si les filtres rénaux continuent de s’abîmer, ils finissent par ne plus du tout fonctionner. Dans ce cas, les déchets restent dans le sang, ce qui peut être toxique pour l’organisme.
Une glomérulonéphrite est une inflammation des filtres des reins. Les filtres rénaux sont donc endommagés.
L’inflammation des filtres rénaux peut avoir de nombreuses causes. En général, c’est une maladie (du rein) qui est à l’origine. Parfois, l’affection est due à une anomalie héréditaire au niveau des filtres rénaux. Elle peut également être occasionnée par une autre maladie :
- une infection ou une maladie infectieuse : après une angine due à des streptocoques, en cas d’inflammation du foie due à un virus (hépatite virale) ou d’une infection d’une valve du cœur (endocardite). Le système immunitaire produit des anticorps pour lutter contre l’inflammation. Ces anticorps se retrouvent dans les filtres rénaux et peuvent les endommager.
- une maladie auto-immune : lupus érythémateux disséminé (ou systémique, c.-à-d. qui touche l’organisme entier), néphrite anti-membrane basale glomérulaire (MBG) (ou maladie de Goodpasture) ou vascularite systémique. Ces affections font en sorte que le système immunitaire se retourne contre l’organisme même. L’organisme forme alors des anticorps dirigés contre les filtres rénaux.
Quelle est sa fréquence ?
L’affection est rare et touche environ 11 personnes sur 100 000 chaque année. Elle survient dans 1 cas sur 30 000 sous la forme d'une complication en cas de mal de gorge (angine due à des streptocoques).
Comment la reconnaître ?
Souvent, le patient fait de l’hypertension et son corps se gonfle (par rétention d’eau) (œdème) d’abord au niveau des membres. En fonction de la cause, d’autres symptômes généraux peuvent parfois survenir, comme une légère fièvre, de la fatigue, une éruption cutanée, des problèmes respiratoires, des symptômes articulaires ou digestifs.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin effectuera d’abord une analyse d’urine pour y rechercher des globules rouges ou des protéines. Ces éléments ne sont pas censés se retrouver dans les urines. Si nécessaire, le médecin réalisera un bilan sanguin complémentaire et vous orientera éventuellement vers un spécialiste des reins (néphrologue). Il peut prélever un petit morceau de tissu du rein (biopsie) pour chercher la cause de la maladie rénale.
Que pouvez-vous faire ?
Adoptez un régime alimentaire pauvre en sel. Veillez à bien vous faire suivre et prenez bien les médicaments prescrits comme on vous l’a indiqué.
Que peut faire votre médecin ?
Le médecin mettra en place un traitement spécifique en fonction de la cause du problème. Il prescrira souvent des médicaments diurétiques pour réduire la rétention d’eau. Il existe aussi des médicaments pour contrecarrer la perte de protéines et l’hypertension ou pour limiter le risque de formation de caillots dans les veines. Il est parfois nécessaire d’administrer des médicaments immunosuppresseurs, comme des corticostéroïdes.
En savoir plus ?
- Moins de sel dans votre assiette, c’est possible ! – Mutualité chrétienne
- Sel : attention aux préparations industrielles – SSMG – Société Scientifique de Médecine Générale
- Nutri-Score – SPF Santé publique, sécurité de la chaine alimentaire et environnement
Source
Guide de pratique clinique étranger ‘Néphropathies glomérulaires (glomérulopathies)’ (2000), mis à jour le 22.05.2017 et adapté au contexte belge le 02.07.2019 – ebpracticenet