De quoi s’agit-il ?
Une amibe est un micro-organisme composé d’une seule cellule. Elle peut vivre librement ou comme parasite. Une amibiase est une infection par une amibe.
Entamoeba histolytica est une amibe qui peut infecter l’être humain. La contamination peut se faire de deux manières :
par contact direct avec les selles d’une personne contaminée,
par contact indirect avec les selles d’une personne contaminée, généralement en buvant de l’eau ou en mangeant des aliments contaminés par ces selles, par exemple par la fertilisation avec du fumier contaminé ou par un mauvais système d'égouts.
Lorsqu’une personne absorbe de l’eau ou des aliments contaminés, les kystes ainsi ingérés se développent en amibes. Entamoeba histolytica peut survivre dans le gros intestin. Elle produit des kystes qui sont éliminés avec les selles. A leur tour, ces selles contenant des kystes peuvent contaminer d’autres personnes.
La période d’incubation, c’est-à-dire le délai entre la consommation de kystes et la maladie, est très variable : 1 semaine à 4 mois.
Les amibes peuvent causer de la diarrhée. Elles peuvent endommager la paroi intestinale, entraînant du sang dans les selles (dysenterie amibienne). Elles sont capables de pénétrer dans la paroi de l'intestin, envahir l’enveloppe qui entoure les intestins (le péritoine) et provoquer une péritonite. Elles peuvent passer dans la circulation sanguine et se retrouver dans le foie, où elles sont responsables de la formation d'un abcès.
L'amibiase peut conduire au décès, notamment par la formation d'un abcès dans le foie, mais également suite à de la diarrhée (sanguinolente). Cela se produit généralement chez des personnes qui vivent dans de mauvaises conditions sanitaires et qui ont un accès limité aux soins.
Où, chez qui et à quelle fréquence ?
E. histolytica est présent dans le monde entier, mais surtout dans les zones tropicales et subtropicales où les conditions sanitaires sont moins bonnes. Les immigrés ou les voyageurs en provenance de ces régions font partie des groupes à risque.
Dans le monde, plus ou moins 1 personne sur 10 serait infectée. Chaque année, 40 à 50 millions de personnes sont infectées. Sur 1000 personnes infectées,
100 personnes développent une dysenterie amibienne,
l’infection se propage au foie chez moins de 10 personnes,
1 à 2 personnes meurent, généralement à cause du développement d'un abcès amibien.
L'amibiase peut être diagnostiquée à partir d'examens de laboratoire portant sur les selles ou sur un échantillon de tissu du gros intestin (biopsie). Il n’est pas toujours simple de trouver des amibes dans les selles. C'est pourquoi, dans certains cas, il est demandé d'amener les selles trois jours différents. Au laboratoire, les selles sont examinées avec des marqueurs spéciaux capables de détecter les amibes.
Que pouvez-vous faire ?
Pour ne pas attraper l'amibiase, utilisez de l'eau pure. Traitez l'eau impure avec des comprimés d'iode dans un bon système de filtration, ou chauffez-la à plus de 50 °C pendant plus de 5 minutes. Les kystes seront alors détruits, ce qui vous permettra de boire l'eau en toute sécurité. Le chlore ajouté à l’eau potable ne détruit pas les kystes.
Le conseil classique pour la nourriture reste valable ici aussi : “ boil it, cook it, peel it or forget it ” (faire bouillir, cuire, éplucher ; sinon, ne pas consommer). Lorsque vous partez en vacances, informez-vous des moyens de prévention des maladies. Une source fiable est le site web de l’Institut de médecine tropicale.
Après un séjour à l'étranger, si vous souffrez de maux de ventre, de diarrhée sévère et/ou sanguinolente et de fièvre, vous devez en informer votre médecin et lui dire dans quel pays vous vous êtes rendu.
Si vous avez de la diarrhée, pensez à boire suffisamment d’eau, éventuellement avec une solution de réhydratation orale (ORS). C’est une solution saline fournie en sachet ; elle favorise l’absorption de l’eau. L’ORS est disponible en pharmacie.
Que peut faire votre médecin ?
L’amibiase peut être traitée avec un médicament contre les parasites. Votre médecin vous informera au sujet des effets attendus et des effets indésirables.
Dans certains cas graves, une hospitalisation est nécessaire. Un supplément de liquide y sera administré, ainsi que les médicaments appropriés. Une échographie permet de détecter la présence de kystes dans le foie.
Étant donné qu’une récidive est possible, votre médecin demandera une nouvelle analyse de selles quelques semaines après le traitement.