De quoi s’agit-il ?
On peut avoir de la fièvre pendant ou après un voyage dans un pays lointain. Cela ne signifie pas nécessairement qu'on a contracté une maladie tropicale (rare). Toutes les maladies accompagnées de fièvre que l’on rencontre chez nous existent aussi dans d’autres pays.
La diarrhée du voyageur est de loin l’infection avec fièvre la plus importante que l'on puisse attraper en voyage, suivie des infections des voies respiratoires.
A côté de cela, les maladies tropicales et rares peuvent également provoquer de la fièvre, et il est important de ne pas les rater. La malaria (le paludisme) est ainsi la principale cause de fièvre due aux maladies tropicales. Il s’agit d’une affection potentiellement mortelle. C’est la raison pour laquelle toute fièvre apparaissant dans les trois mois après le retour d’un voyage sous les tropiques est considérée comme un paludisme jusqu’à preuve du contraire et tant qu’on n’a pas trouvé d’autre cause.
Quelle est sa fréquence ?
Seulement 3 % des personnes ayant séjourné dans les régions tropicales ont eu un épisode de fièvre pendant ou après le voyage. Environ 39 % de tous les cas de fièvre de voyageurs sont dus à une infection tropicale, et 34 % à une infection que l’on rencontre partout dans le monde. Dans 24 % des cas, on ne trouve pas la cause.
La température corporelle normale varie entre 35,8 °C et 37,5 °C. On parle de fièvre à partir de 38 °C. La température se mesure de préférence avec un thermomètre électronique. La température chez les enfants de moins de 5 ans se mesure mieux dans l’anus, à environ 2 cm de profondeur. A partir de 3 ans, vous pouvez également mesurer la température sous les aisselles, et, à partir de 5 ans, sous la langue. Les thermomètres auriculaires sont très fiables, mais il est parfois plus difficile de les utiliser correctement.
Le plus difficile est de déterminer la cause de la fièvre. Souvent, ce n'est pas si évident. Des examens complémentaires sont alors nécessaires. Le médecin commence par vous poser des questions sur votre voyage :
de quelle durée a été votre voyage ?
quand êtes-vous rentré(e) ?
où vous êtes-vous rendu(e) précisément ?
étiez-vous en ordre de vaccination ?
y a-t-il d’autres personnes malades parmi celles qui ont voyagé avec vous ?
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Si vous avez visité une région où le paludisme est présent, votre sang sera soumis en urgence à un dépistage du paludisme. Le médecin effectuera aussi des examens pour dépister d’autres infections possibles. Un bon examen clinique (inspection cutanée approfondie), des examens de sang, d'urine et de selles sont également effectués de manière systématique. En cas de symptômes respiratoires, le médecin peut demander une radiographie des poumons. Si aucun diagnostic ne peut être établi malgré tous ces examens, vous serez adressé à un spécialiste pour un examen plus approfondi.
Que pouvez-vous faire ?
Dans tous les cas, ne restez pas avec une fièvre dont la cause est inconnue. Les médicaments contre la fièvre (antipyrétiques) ne feront que masquer la maladie, mais ne la résoudront pas. Essayez de vous souvenir au mieux de l’apparition et l'évolution de votre maladie, et mettez un maximum d’éléments par écrit. Ces informations peuvent être très précieuses pour le médecin. Remontez suffisamment loin dans le temps. Certains symptômes de la maladie n'apparaissent que plusieurs semaines après le retour d'un pays tropical, ce qui peut être trompeur.
Ne prenez pas d'antibiotiques de votre propre initiative. Ils aident parfois un peu, mais ils risquent de masquer les symptômes de la maladie proprement dite.
Comme pour tout, la prévention est extrêmement importante. Assurez-vous toujours que vos vaccins sont en ordre avant de partir à l'étranger. Prenez également vos médicaments antipaludiques scrupuleusement dans les pays où la maladie est présente.
Que peut faire le médecin ?
Avant de commencer le traitement, le médecin fera tout pour poser le bon diagnostic. Il existe des dizaines de causes de fièvre, et les traitements diffèrent généralement considérablement. Assez rapidement et si nécessaire, votre médecin demandera aussi conseil à un spécialiste ou à l'Institut de médecine tropicale. Ce n'est que dans des cas exceptionnels, par exemple en cas de mauvais état général ou en l'absence de diagnostic, qu'un traitement associant différents antibiotiques est instauré. Pour cela, une hospitalisation est généralement nécessaire.