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De quoi s'agit-il ?
Le mutisme sélectif est une forme de comportement anormal caractérisé par le fait que l’enfant refuse de parler dans certaines situations sociales. On le qualifie de « sélectif » parce que l’élocution se passe tout à fait normalement dans d’autres situations. On pense qu’une combinaison de causes est à la base du problème. Le tempérament de l’enfant et l’anxiété jouent certainement un rôle. Ce problème peut aussi parfois suggérer un traumatisme psychologique ou un trouble du développement qui n’a pas encore été diagnostiqué (par exemple l’autisme). Certains membres de la famille de ces enfants présentent aussi souvent des troubles anxieux. Il est important de bien comprendre qu’un enfant qui souffre de mutisme sélectif veut parler, mais qu’il n’ose pas ou ne peut pas le faire.
Chez qui et à quelle fréquence ?
Ce trouble survient chez 2 à 8 personnes pour 1000. Il touche surtout les enfants âgés de 5 à 7 ans, principalement quand ils entrent à la garderie ou commencent l’école. Ce mutisme est plus fréquent chez les filles que chez les garçons. La plupart du temps, il se développe chez des enfants polyglottes d’origine étrangère.
Comment le reconnaître ?
Votre enfant parle à la maison mais refuse de le faire ailleurs. Le trouble commence en général progressivement, et est souvent associé à une nouvelle situation, comme la première rentrée à la garderie, à l’école, etc. Plus ou moins 7 enfants taiseux sur 10 présentent aussi d’autres problèmes psychiques, comme de l’anxiété (par exemple la difficulté de se séparer des parents à l’entrée de l’école, un enfant qui fait encore pipi au lit, les TDAH, les tics et les pertes de selles dans des situations anormales (par exemple dans le pantalon, sur le sol, etc.). En général, ces enfants sont particulièrement timides et perfectionnistes.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le médecin pourra poser un diagnostic après avoir entendu le récit des parents et des éducateurs. Si le problème ne se manifeste qu’à l’école au début du cursus scolaire, on attend toujours un peu avant de poser le diagnostic, parce que le problème peut très bien disparaître tout seul après un peu de temps. Le médecin posera toujours le diagnostic après s’être concerté avec un psychiatre ou un psychiatre pour enfant (pédopsychiatre).
Que pouvez-vous faire ?
Préparez bien votre enfant aux changements qui vont avoir lieu dans son mode de vie, comme les premiers jours à l’école, à la crèche ou à la garderie. Demandez si tout s'est passé normalement. Si on vous signale des problèmes, essayez toujours d’en parler ouvertement, tant avec les accompagnateurs qu’avec l’enfant. Ne laissez jamais persister la situation sans assistance. Plus vous attendez, plus il sera difficile de trouver une solution à la situation. Faites appel aux centres psycho-médico-sociaux (centres PMS).
Que peut faire votre médecin ?
Le médecin demandera toujours un examen chez un pédopsychiatre. Plusieurs traitements sont possibles, comme la logopédie, la thérapie par le jeu (ludothérapie), la thérapie comportementale ou encore la thérapie familiale. Ces approches nécessitent la coopération de la famille, des enseignants, des éducateurs et du personnel de la garderie. On ne proposera un traitement par des médicaments que si ces approches ne portent pas leurs fruits. Il arrive alors de prescrire des antidépresseurs (par exemple de la fluoxétine) à ces enfants. Mais en raison de la longue durée du traitement, des effets indésirables et du manque d’approbation officielle pour cette indication chez l’enfant, ce traitement n’est certainement pas un premier choix.
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