Calculs biliaires

De quoi s’agit-il ?

Le foie se trouve dans la partie supérieure droite de l'abdomen. Le foie produit de la bile. La bile est un liquide vert foncé, légèrement visqueux, qui est stocké en partie dans une poche située sous le foie. Cette poche s'appelle la vésicule biliaire. La vésicule biliaire a la forme d'une (petite) poire et est reliée à l'intestin par le canal biliaire.

La bile est nécessaire pour décomposer les graisses. Dès qu'il y a des aliments gras dans l'estomac et ensuite dans le duodénum (la première partie de l'intestin grêle), la vésicule biliaire se contracte. Cette contraction permet d’envoyer de la bile dans le duodénum où les graisses sont décomposées. La bile détermine en grande partie la couleur des selles. Si vous n'avez pas de bile, vos selles sont de couleur beige clair.

Les calculs biliaires sont des calculs dans la vésicule biliaire qui aboutissent dans les voies biliaires et empêchent la circulation de la bile. La plupart des gens n’ont pas de symptômes.

Les facteurs de risque de formation de calculs biliaires sont l'âge (fréquence plus élevée chez les personnes âgées), le fait d'être du sexe féminin, une prédisposition héréditaire, l'obésité, des précédents accouchements, le diabète, une thyroïde paresseuse (hypothyroïdie), des maladies intestinales de l'intestin grêle et une alimentation artificielle.

Chez qui et à quelle fréquence ?

Les calculs biliaires surviennent principalement après l'âge de 40 ans. En Belgique, les médecins généralistes voient en moyenne 2 nouveaux patients sur 1 000 consultations chaque année pour des problèmes de bile.

Comment les reconnaître ?

Deux patients sur trois n’ont aucun symptôme. S'il y a des plaintes, le symptôme le plus fréquent est alors une douleur dans la partie supérieure droite du ventre qui lance vers l'épaule ou le dos. Une douleur violente et soudaine (colique biliaire) est souvent accompagnée de nausées et de vomissements. Une douleur qui persiste plus de 12 heures et qui est associée à de la fièvre ou à un ictère peut être le signe d’une inflammation aiguë de la vésicule biliaire ou des voies biliaires.

Comment le diagnostic est-il posé ?

L'échographie est le meilleur examen pour poser le diagnostic. Il permet de repérer le plus souvent des calculs dans la vésicule biliaire, mais plus difficilement des calculs dans les voies biliaires. En plus d'un examen clinique, une analyse de sang peut aider à déterminer la gravité d'une inflammation aiguë de la vésicule biliaire ou des voies biliaires ou d’une inflammation du pancréas.

Les symptômes de l'inflammation aiguë de la vésicule biliaire sont des maux de ventre, en haut à droite, de la fièvre et une augmentation des protéines inflammatoires dans le sang. Les symptômes de l'inflammation aiguë des voies biliaires sont une forte fièvre, une jaunisse (ictère) et de la douleur, tandis que les symptômes d'une inflammation aiguë du pancréas (pancréatite) sont des fortes douleurs abdominales, une élévation des tests pancréatique et hépatique dans le sang.

Que pouvez-vous faire ?

Mangez sainement et avec modération. Évitez les aliments qui déclenchent de la douleur. Il s’agit souvent de produits riches en matières grasses. Surveillez votre poids et veillez à ne pas en prendre de trop. Si vous êtes en excès de poids, le fait de maigrir peut réduire le risque de développer des problèmes de calculs biliaires.

Que peut faire votre médecin ?

Les calculs biliaires sans symptômes n'ont pas besoin d'être traités. Si vous avez des coliques biliaires, votre médecin peut vous prescrire un antidouleur ou un médicament contre les crampes. Il peut également administrer l'antidouleur par injection. Pendant une colique biliaire, les calculs biliaires peuvent soudainement traverser le canal biliaire pour pénétrer dans l'intestin. La douleur disparaît alors soudainement et les calculs sont évacués avec les selles.

Si vous souffrez régulièrement de douleurs dans le haut du ventre, le médecin vous conseillera d'éviter les aliments déclenchant de la douleur et il vous orientera rapidement (dans les quelques mois) en vue d’une intervention. Il vous orientera également vers des services spécialisés dans les cas suivants :

• pour une intervention, en cas d'inflammation aiguë de la vésicule biliaire, de préférence dans les 2 à 7 jours après l’apparition des symptômes ;
• pour une hospitalisation immédiate, en cas d’inflammation du pancréas. Vous y serez hydraté et on vous administrera des anti-inflammatoires par voie intraveineuse ; un examen d’IRM sera pratiqué pour mieux visualiser le problème. Une CPRE (cholangiographie et pancréatographie rétrograde endoscopique) vous sera prescrite. Il s'agit d'une inspection visuelle via l'estomac (gastroscopie) qui permet de déceler la présence de calculs dans les voies biliaires et éventuellement de les enlever. Si cette intervention a résolu la pancréatite, on enlève le plus souvent la vésicule biliaire chirurgicalement dans un second temps pour éviter toute rechute.

Les méthodes chirurgicales actuelles (laparoscopie et CPRE) ne sont pas des interventions majeures. Ainsi, les personnes âgées et celles dont l'état de santé général est moins bon peuvent également bénéficier de ce traitement.

Après avoir enlevé la vésicule biliaire, vous pouvez parfois souffrir des maux de ventre de manière persistante. Cette douleur est causée par des calculs résiduels ou récurrents dans les voies biliaires, par des spasmes ou des crampes. D’autres problèmes gastro-intestinaux peuvent également entraîner ces gênes abdominales.