De quoi s’agit-il ?
Le terme « filariose » regroupe les affections tropicales dans lesquelles l'homme est infecté par certains vers ronds (nématodes ou filaires). Ces affections sont toujours le résultat d’une piqûre d’un insecte infecté (mouche ou moustique). Certains vers ne vivent que sur l'homme, d'autres peuvent être transmis de l'animal à l’homme. Ces derniers sont également présents dans le sud de l’Europe.
Lorsque les larves pénètrent dans le corps, elles se développent en vers adultes et, selon le type, elles vivent dans des tissus différents où elles provoquent diverses maladies :
- La filariose lymphatique, causée par Brugia malayi et Wuchereria bancrofti. Les vers atteignent le système lymphatique, ce qui peut le boucher. Un tissu cicatriciel (fibrose) peut également se former, ce qui peut perturber le drainage du liquide lymphatique.
- L’onchocercose (cécité des rivières), causée par Onchocerca volvulus. Des bosses se développent sous la peau, où les vers se reproduisent.
- La loase, causée par Loa loa. Ces vers se déplacent continuellement à travers le corps.
Chez qui et où surviennent-elles ?
La filariose lymphatique touche principalement les personnes qui font un séjour de longue durée (plusieurs années) dans des régions où les vers sont très fréquents.
La cécité des rivières et la loase se rencontrent principalement en Afrique subsaharienne, et sporadiquement dans d’autres régions. Les affections sont beaucoup moins courantes grâce aux projets mis en place par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Comment les reconnaître ?
La filariose lymphatique commence par une inflammation à répétition des vaisseaux lymphatiques. Après quelques années, un grand volume de tissu cicatriciel s’est formé. Les ganglions lymphatiques sont gonflés de manière chronique et, comme les vaisseaux lymphatiques sont constamment bouchés, un gonflement caractéristique de la jambe, du bras ou du scrotum peut survenir. Si ce gonflement persiste, les tissus subissent des modifications. Ce phénomène est connu sous le nom d’éléphantiasis.
La cécité des rivières est caractérisée par des gonflements sous la peau et des démangeaisons. Dans ces gonflements se développent d'énormes quantités de larves, qui se propagent à travers les tissus. En raison de la réponse inflammatoire aux larves dans les yeux, la personne infectée devient lentement aveugle.
Les personnes atteintes de loase souffrent beaucoup de démangeaisons. Parfois, un ver adulte peut être vu dans la conjonctive de l'œil, ce qui lui vaut son surnom de « ver africain de l'œil ».
Comment le diagnostic est-il posé ?
La présence de petites larves dans un échantillon de sang prélevé de nuit peut suggérer une filariose lymphatique. Lorsque le médecin ne parvient pas à trouver les larves, il peut également rechercher des anticorps. Un patient atteint de filariose lymphatique peut avoir un nombre augmenté d'éosinophiles. Ce sont des globules blancs spécifiques qui font partie du système immunitaire. La radiographie peut montrer des vaisseaux lymphatiques calcifiés, ce qui est compatible avec une infection chronique.
Le médecin peut diagnostiquer la cécité des rivières en prélevant une biopsie de peau, dans laquelle les larves sont visibles.
Le médecin peut diagnostiquer la loase s’il trouve des larves dans un échantillon de sang prélevé dans l'après-midi.
Que peut faire votre médecin ?
La filariose se traite avec des médicaments contre les vers (vermifuges).
En cas d’éléphantiasis, une opération est parfois nécessaire.
Les vers adultes responsables de la cécité des rivières sont très difficiles à combattre. Chaque année, un traitement contre les larves doit être administré en prévention de la cécité.
Que pouvez-vous faire ?
Restez vigilant pendant et après un séjour sous les tropiques. Il est ainsi possible de détecter rapidement tout symptôme qui peut suggérer une filariose.
En savoir plus ?
Vous cherchez une aide plus spécialisée ?
Source