De quoi s’agit-il ?
Trichinella est un ver rond (nématode), un parasite qui se niche dans l'organisme des humains et des animaux. La maladie qu'il provoque s'appelle la trichinose. Les humains sont infectés en mangeant de la viande insuffisamment cuite ou de la viande crue non inspectée (viande de porc, saucisse, viande de cheval ou viande non contrôlée d'animaux sauvages comme le sanglier) contenant des larves du ver. Les larves mûrissent dans l'intestin grêle jusqu'à l’âge adulte, puis produisent à leur tour de nouvelles larves qui pénètrent dans la muqueuse intestinale et atteignent les muscles par la circulation sanguine, où elles s’enkystent.
Quelle est sa fréquence ?
La trichinose est observée dans le monde entier, mais est plutôt rare. En Belgique, ce parasite a presque disparu. Le risque de contamination est très faible grâce à un contrôle strict des animaux de boucherie. Le nématode Trichinella est présent chez les espèces sauvages vivantes. Par conséquent, un contrôle minutieux de toutes les viandes destinées à la consommation reste nécessaire. Des infections sont encore parfois détectées chez des chasseurs qui mangent de la viande de sanglier non contrôlée. L’organisation mondiale de la santé estime qu’il y a environ 3000 à 6000 cas de trichinose humaine par an dans le monde.
Comment la reconnaître ?
Les symptômes dépendent de la phase d’infection.
La maladie se manifeste d’abord par des symptômes digestifs (nausées, vomissements et diarrhée) généralement dans la semaine qui suit la contamination.
Pendant la migration des larves via la circulation sanguine et leur enkystement dans les muscles (1 à 6 semaines après la contamination), le patient peut présenter toutes sortes de symptômes qui varient selon le type et la quantité de larves : hémorragies sous les ongles et dans la conjonctive (au niveau du blanc de l’œil), fièvre, gonflement du visage, maux de tête, ganglions lymphatiques gonflés et douloureux, éruption cutanée, bronchite ou muscles très douloureux, enflés et affaiblis. Des infections aiguës peuvent également toucher le muscle du cœur, entraînant des troubles du rythme. Au bout du processus, les larves s’enkystent dans les muscles. Les muscles perdent de leur force et des douleurs musculaires chroniques apparaissent. Moins de 1 personne contaminée sur 100 meurt des suites d'un épuisement, d’une pneumonie ou de problèmes cardiaques.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Votre récit et le tableau clinique mettront le médecin sur la piste d’une trichinose. Il arrive que la maladie ne provoque presque aucun symptôme, en particulier en présence d’une faible quantité de larves, ou qu'on puisse la confondre avec une grippe, par exemple. Un bilan sanguin et/ou une biopsie musculaire permettent de confirmer le diagnostic. La biopsie consiste à prélever un petit bout de muscle pour être examiné et y voir la présence de larves.
Que pouvez-vous faire ?
En Belgique, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) contrôle, conformément à la réglementation européenne, toute la viande de porc, de sanglier et de cheval destinée à la consommation, pour y détecter la présence éventuelle du nématode Trichinella. En principe, notre viande est donc sûre à la consommation. Il est recommandé de congeler la viande pendant plus de 10 jours à une température de -20° C ou de la cuire à une température supérieure à 80° C. La viande fumée ou crue non contrôlée est toujours une source possible de Trichinella. Raison pour laquelle il est conseillé de ne jamais manger de viande crue ou fumée lorsque vous êtes en voyage. La viande issue de la chasse doit toujours être préparée à des températures suffisamment élevées.
Que peut faire votre médecin ?
La trichinose ne peut être détectée qu’au bout de plusieurs semaines par une analyse de sang ou une biopsie musculaire. C’est pourquoi, si le médecin pense qu’une trichinose est fort probable, il commencera souvent par un médicament contre les vers parasites (vermifuge, antihelminthique) avant même de connaître le résultat des examens. Il vous conseillera de prendre suffisamment de repos. En cas d'importante inflammation musculaire, il vous prescrira un anti-inflammatoire et, si nécessaire, de la cortisone. En cas de troubles du rythme cardiaque, une hospitalisation peut s’imposer.
En savoir plus ?
- Voyager sain – IMT – Institut de médecine tropicale
- Point de contact pour consommateurs – AFSCA – Agence fédérale pour la sécurité de la chaine alimentaire
- Anti-inflammatoires non-stéroïdiens – CBIP – Centre Belge d’Information Pharmacothérapeutique
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