De quoi s'agit-il ?
L’échinococcose est une maladie causée par un ver parasite plat, l’échinocoque. Il existe plusieurs variantes de ce ver parasite. Les deux plus importants sont Echinococcus granulosus (échinocoque du chien) et Echinococcus multilocularis (échinocoque du renard), qui sont donc présents chez le chien et le renard respectivement. Le chien et le renard attrapent la maladie en mangeant de la viande ou des abats contaminés. L’être humain est un hôte occasionnel. Il peut être contaminé en consommant des aliments sur lesquels se sont retrouvés des excréments d'animaux infectés par le ver parasite, en jardinant, en se faisant lécher par un chien infecté ou en le caressant.
Les vers parasites déposent leurs œufs dans l’intestin. Les œufs se transforment en larves, qui traversent la paroi intestinale et vont se nicher dans le foie et les poumons. Là, ils s’encapsulent et forment un kyste, qui peut atteindre quelques centimètres.
Quelle est sa fréquence ?
L’échinococcose est très rare. En 2018, 14 nouveaux cas ont été signalés en Belgique, chiffre comparable à ceux des années précédentes1.
Comment la reconnaître ?
La maladie due à l’échinocoque du chien est souvent découverte par hasard (par exemple à l’échographie). Les kystes ne provoquent pas de symptômes tant qu’ils sont encore de petite taille. Mais à mesure qu'ils grandissent, ils appuient sur les tissus voisins, habituellement dans les poumons ou le foie. Exceptionnellement, un kyste peut éclater et entraîner une réaction de choc ou des crachats de sang.
La maladie due à l’échinocoque du renard ne cause pas de symptômes pendant les 5 à 15 premières années, puis provoque des maux de ventre, de l’essoufflement ou une jaunisse. L’infection commence presque toujours dans le foie. Progressivement, le parasite détruit entièrement le foie et atteint aussi les organes voisins. Il se peut que l’infection se propage par la circulation sanguine vers des organes plus éloignés.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le diagnostic est posé après avoir trouvé des kystes typiques lors d’un examen radiologique (échographie, radiographie des poumons, CT-scan, IRM). Parfois, on retrouve des anticorps dans le sang. Il est possible de retirer le contenu du kyste par une intervention chirurgicale ou une aspiration (on pique dans le kyste pour le vider). Mais on le fait rarement à cause du risque de dissémination du parasite.
Que pouvez-vous faire ?
Ne nourrissez jamais votre chien avec de la viande crue ou des abats crus, et certainement pas à l’étranger, dans un pays où vous ne connaissez pas les procédures d’abattage. Cela vaut également pour la viande de gibier. Par mesure de prévention, il peut être utile de donner à votre chien un vermifuge contre l’échinocoque. Pour cela, suivez les conseils du vétérinaire. Lavez-vous toujours bien les mains si vous avez été en contact avec des chiens ou des canidés, après avoir jardiné ou travaillé le sol à l’extérieur. Lavez les fruits des bois sauvages, les champignons cueillis vous-même et les fruits d'automne à fond et faites-les cuire si possible avant de les manger.
Que peut faire le médecin ?
Le traitement dépend de la taille, de l’endroit et de la structure du kyste. On peut ne pas intervenir (tout de suite) et suivre attentivement l’évolution. Les traitements possibles sont l’intervention chirurgicale, un médicament contre le parasite [SL1] et l’aspiration du kyste. Non traitée, la maladie due à l’échinocoque du renard est potentiellement mortelle.
En savoir plus ?
- L'échographie, ici, ou à trouver sur cette page des Cliniques St Luc UCL
- La radiographie, ici, ou à trouver sur cette page des Cliniques St Luc UCL
- Le scanner, ici, ou à trouver sur cette page des Cliniques St Luc UCL
- L'IRM, ici, ou à trouver sur cette page des Cliniques St Luc UCL