De quoi s’agit-il ?
Chaque personne a sa propre personnalité, mais parfois, certains traits de caractères sont tellement prononcés qu'ils peuvent causer beaucoup de souffrance et de problèmes. En cas de trouble de la personnalité, ces modèles de comportement sont si profondément enracinés et persistants que la personne n’est pas capable de réagir de manière appropriée et flexible à certaines situations. Cela pose des problèmes dans la vie quotidienne : à la maison, à l'école, au travail.
Les troubles de la personnalité sont classiquement divisés en trois sous-groupes appelés « clusters ». Le trouble de la personnalité antisociale fait partie du cluster B.
Cluster A : troubles de la personnalité paranoïaque, schizoïde et schizotypique. Ces personnes paraissent souvent bizarres ou excentriques et ont généralement peu de contact avec les autres.
Cluster B : troubles de la personnalité antisociale et narcissique. Ces personnes sont souvent théâtrales, impulsives et instables sur le plan émotionnel.
Cluster C : troubles de la personnalité évitante, dépendante et obsessionnelle-compulsive. Ces personnes sont souvent anxieuses.
Dans le trouble de la personnalité antisociale, la personne montre peu ou pas de responsabilité sociale et manque d'empathie vis-à-vis des autres. Son comportement se caractérise par une tendance à s'ennuyer rapidement, une mauvaise tolérance à la frustration, un seuil d'irritation bas, de l’agressivité et un comportement violent. Les personnalités antisociales acceptent difficilement l'autorité et ont des difficultés à se conformer aux règles, elles ne respectent de ce fait pas la propriété et la sécurité des autres ; on les voit donc souvent dans le milieu de la criminalité. La consommation de substances est fréquente dans ce groupe.
Quelle est sa fréquence ?
Environ 3 hommes sur 100 et 1 femme sur 100 risquent de développer un trouble de la personnalité antisociale au cours de leur vie. Sur 100 prisonniers de sexe masculin, presque 60 ont un trouble de la personnalité antisociale.
Les facteurs génétiques jouent un rôle important dans le développement d'un trouble de la personnalité, mais les facteurs environnementaux peuvent également influencer négativement le développement émotionnel d'une personne : abus physique ou sexuel, négligence ou surprotection de la part des parents, manque d'attachement aux parents au cours de la petite enfance… Souvent, les premiers problèmes se manifestent tot, généralement avant 15 ans, avec un pic chez les jeunes adultes. Environ 8 fois sur 10, les comportements problématiques s'améliorent vers l’âge de 30 à 45 ans.
Les modèles de comportement typiques sont notamment :
Agression ;
Difficultés à éprouver du plaisir ;
Comportement imprudent avec recherche de sensations fortes ;
Impulsivité et sentiment d'invulnérabilité ;
Comportement illégal ou imprudent concernant l'alcool, les drogues et la violence physique ;
Charme superficiel et flatterie pour atteindre certains objectifs, sans tenir compte des principes moraux conventionnels ;
Irresponsabilité générale à l'égard des obligations professionnelles ou financières ;
Problèmes avec les autorités.
Le médecin vous posera des questions, ainsi qu’à votre entourage, sur votre comportement, selon certains critères de modèles de comportement qui peuvent causer des problèmes dans la vie quotidienne.
Que pouvez-vous faire ?
Faites confiance à un médecin et à un psychologue pour la prise en charge de vos problèmes. Vos problèmes sont en effet de longue durée, avec des hauts et des bas, et il est souvent difficile de les traiter.
La psychothérapie est l’élément essentiel de la prise en charge parce qu’elle vous apprend à gérer les situations d’une autre manière.
Le médecin peut vous proposer de prendre des médicaments pour diminuer certains symptômes. Prenez donc ces médicaments en respectant scrupuleusement les instructions.
Que peut faire votre médecin ?
Votre médecin peut vous prescrire des médicaments, tels qu’un antidépresseur ou de l'acide valproïque, qui peuvent aider à réguler l'impulsivité et l'agressivité. Dans certains cas, les neuroleptiques (antipsychotiques) peuvent être utiles.
Les somnifères ne sont jamais prescrits parce que les personnes qui souffrent d’un trouble de la personnalité antisociale ont une tendance à la dépendance. En cas de trouble du sommeil sévère, il vaut mieux que l’on vous prescrive de la mélatonine que des benzodiazépines, qui peuvent entraîner de la dépendance.
Votre médecin vous orientera le plus souvent vers une psychothérapie. En effet, la thérapie cognitivo-comportementale structurée à long terme et la psychothérapie psychodynamique peuvent être bénéfiques dans certains cas.