De quoi s’agit-il ?
Un chancre est un ulcère qui se développe au niveau des organes génitaux externes aussi bien chez l’homme que chez la femme. Il s’agit de d’infections sexuellement transmissibles (IST, maladies vénériennes), causées par des infections bactériennes. C’est le contact sexuel avec un partenaire infecté qui entraîne la contamination.
On distingue plusieurs types de chancre. Le plus courant est le chancre dur qui se produit en cas de syphilis. Mais il en existe aussi d’autres. Nous abordons ici 3 formes moins fréquentes.
Chancre mou (ou chancrelle ou chancre de Ducrey)
La chancrelle est une IST due à la bactérie Haemophilus ducreyi. La maladie survient principalement sous les tropiques et est souvent transmise par les personnes qui se prostituent.
Deux à 10 jours après la contamination, une masse douloureuse se développe, elle suppure et se rompt. Une couche de tissu mort (nécrosé) apparaît en son centre et elle est entourée d'un bord rouge surélevé. Les hommes n’ont généralement qu’une seule lésion au niveau du pénis ; en revanche, les femmes présentent souvent plusieurs lésions au niveau du vagin. Les relations sexuelles anales ou l'auto-infection entraînent souvent des lésions dans la région de l’anus. Chez une personne contaminée sur deux, les glandes de l'aine gonflent, se remplissent de pus avec le temps et forment un abcès qui peut éclater.
La confirmation du diagnostic repose sur une culture et un examen microscopique de pus ou d’un bout de tissu.
L’affection se traite avec des antibiotiques. En cas de résultats insuffisants, un traitement plus long peut être nécessaire.
Lymphogranulomatose vénérienne (LGV)
La LGV est due à certains types de la bactérie Chlamydia trachomatis. Deux à 10 % de tous les ulcères génitaux observés en Asie du Sud-Est, en Afrique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes sont dus à la LGV. En Europe, la maladie a émergé ces dernières années parmi la population d’hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Les rapports sexuels anaux non protégés forment dès lors un facteur de risque.
Le symptôme le plus fréquent est une inflammation autour de l’anus. Dans sa forme classique, un petit ulcère indolore se développe sur le pénis ou la paroi du vagin 10 à 14 jours après la contamination et disparaît au bout de quelques jours. Deux à 6 semaines plus tard, un gonflement douloureux des ganglions lymphatiques, généralement sur un seul côté, apparaît dans l'aine. Un abcès peut survenir dans un tiers des cas.
Les autres symptômes peuvent être : fièvre avec frissons, sensation générale de malaise, douleurs aux muscles et aux articulations. Les IST peuvent provoquer une inflammation du côlon et du rectum avec formation d’abcès et de fistules et ce, seulement des années plus tard. Dans ce cas, les symptômes peuvent être les suivants : fièvre, douleur, douleur en allant à selle, démangeaisons anales et diarrhées purulentes ou sanguinolentes.
Le diagnostic repose généralement sur des signes cliniques et une analyse du sang.
On traite l’affection par des antibiotiques pendant 3 semaines.
Granulome inguinal (donovanose)
Le granulome inguinal est occasionné par la bactérie Klebsiella granulomatis. L’affection est rare dans les régions occidentales. Des cas sporadiques sont observés en Inde, en Afrique et dans le Sud-Ouest de l'océan Indien. Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes courent un plus grand risque de contamination.
Des nodules ou ulcères génitaux se développent 50 jours après la contamination, en moyenne. Ils grossissent et se rompent au bout de plusieurs jours. Ils peuvent évoluer en ulcères indolores d'aspect rouge et « cru » qui ont tendance à saigner facilement. Les lésions peuvent s’étendre aux régions génitale et anale, mais aussi autour de ces zones. Habituellement, les ganglions lymphatiques ne sont pas gonflés.
L’analyse d'un bout de tissu (biopsie) viendra confirmer le diagnostic.
Le traitement de premier choix consiste à administrer des antibiotiques pendant 3 à 4 semaines. Sous les tropiques, la maladie est souvent diagnostiquée trop tard ou reste non traitée. Elle peut dès lors devenir chronique avec entre autres une destruction de la muqueuse, le développement d’autres infections et le décès.
Qu'en est-il de vos partenaires sexuels ?
Si vous recevez un diagnostic d’IST, le médecin vous examinera toujours pour dépister éventuellement d’autres IST (entre autres la syphilis et le VIH) à travers un bilan sanguin et un frottis.
Il faut toujours informer les partenaires sexuels à risque de contamination dans les cas suivants :
- en cas de chancrelle : tous les partenaires sexuels avec qui la personne contaminée a eu des rapports dans les 10 jours avant le début des symptômes ;
- en cas de lymphogranulomatose vénérienne, tous les partenaires sexuels des 6 derniers mois ;
- en cas de granulome inguinal : tous les partenaires sexuels avec qui la personne contaminée a eu des rapports dans les 60 jours avant le début des symptômes.
Il est conseillé à ces partenaires sexuels de se faire dépister. Si indiqué, on les traitera par sécurité.
Le médecin vous donnera des informations sur les pratiques sexuelles protégées.
En savoir plus ?
- Modes de transmission des IST – Depistage.be
- Se protéger contre les IST – PPS – Plateforme Prévention Sida
- Les IST, c’est quoi ? (vidéo) – LoveAttitude
Vous cherchez une aide plus spécialisée ?
- Centres de dépistage – PPS – Plateforme Prévention Sida
- Promotion de la santé auprès des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes – Ex Aequo
- Services médicaux – IMT – Institut de médecine tropicale
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